Olivia Grégoire: "on ne peut pas parler d'économie responsable quand certains acteurs se gavent"

Malgré la crise sanitaire, les entreprises françaises devraient verser 52 milliards d'euros de dividendes cette année, selon les chiffres du cabinet IHS Markit cités par Les Echos. Or, ces dernières ont touché des dizaines de milliards d'euros d'aides pour faire face à la crise sanitaire.
"On ne peut définitivement pas parler d'une économie responsable quand certains acteurs se gavent", a réagi ce jeudi soir Olivia Grégoire, secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale, solidaire et responsable, sur BFM Business.
"Qu'on se gave de dividendes, bon, mais qu'en plus il n'y ait pas de partage avec les salariés, c'est grave", assure-t-elle. Concernant les aides versées par l'Etat aux entreprises, "il ne faut pas oublier non plus que sur certaines entreprises, en leur permettant d'accéder aux aides, on l'a fait pour maintenir l'emploi", nuance-t-elle néanmoins, ajoutant que beaucoup d'entreprises "ne l'ont pas fait, notamment dans les entreprises cotées".
"Ce qui me frappe, c'est [quand il y a des] dividendes pour les dirigeants, et pas de 'dividendes salariés' pour les salariés. Je travaille là-dessus depuis un moment, j'aurais des propositions, j'y travaille, à proposer à Bruno Le Maire et Emmanuel Macron. Ça n'est pas un statu quo possible dans les années qui viennent".
"Il faut chiffrer"
"Je pense qu'il y a un partage de la valeur à équilibrer entre les dirigeants qui se servent et les salariés qui travaillent. On pourrait les corréler", estime la secrétaire d'Etat.
"Quand il y a des dividendes excessifs, à qualifier qu'est-ce que l'excessif, on pourrait imaginer en miroir une distribution aux salariés par le truchement de la participation ou de l'intéressement, en regard de ce que prennent les dirigeants".
Mais ce sera plutôt pour le prochain mandat présidentiel, car c'est un sujet "qui suppose des études d'impact, du travail avec des chiffres à Bercy, à la DGE, au Trésor", souligne Olivia Grégoire. "Il faut bâtir, il faut chiffrer pour être sérieux, pour pouvoir proposer, et on est dessus".