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Nouveau signe d'apaisement pour la tech chinoise: Pékin va faire payer 1 milliard de dollars à Didi

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Le Uber chinois n'était plus accessible sur le magasin d'applications local.

Une amende d'1 milliard et fin des poursuites ? C'est le scénario envisagé par le Wall Street Journal concernant Didi, la plateforme de VTC chinoise, que le régulateur local poursuit pour des questions de protection des données.

Pékin multiplie les coups de force contre les puissantes entreprises de l'internet de 2020, mises à l'amende pour des questions de concurrence et de données personnelles, auxquelles le pouvoir aimerait accéder.

En dépit de la rivalité Pékin-Washington, le chinois Didi, qui domine dans son pays le marché de la réservation de voitures, avait maintenu une levée de fonds aux Etats-Unis en juin 2021. Furieux, le pouvoir chinois avait déclenché dans la foulée une enquête administrative contre la société, en lien avec sa collecte de données.

L'enquête contre le Uber chinois devrait se solder par une amende de plus d'un milliard de dollars (976 millions d'euros), soit 4% de son chiffre d'affaires de 2021. Une fois l'amende payée, l'appli Didi pourrait être à nouveau accessible à de nouveaux utilisateurs, et Didi pourrait se lister à Hong-Kong.

L'an dernier dans la foulée de l'enquête administrative, les autorités chinoises avaient interdit le téléchargement de l'application mais les fidèles de Didi pouvaient malgré tout toujours l'utiliser. Sous pression de Pékin, Didi avait par ailleurs dû annoncer en décembre son retrait précipité de la Bourse de New York -- après seulement cinq mois de cotation.

Solde de tout compte

Mais l'amende est largement perçue comme un signal positif pour les géants de la tech, malmenés par Pékin depuis près de deux ans. Mercredi en matinée, l'action du champion du e-commerce Alibaba gagnait ainsi plus de 4% à la Bourse de Hong Kong. Le géant de l'internet et des jeux vidéo Tencent prenait lui plus de 2,5%.

Dans un contexte de vives tensions avec les Etats-Unis, la Chine a entrepris de réduire la voilure à ses géants technologiques, mais semble desserer la bride après une période très dure, durant laquelle le géant Alibaba avait notamment vu son patron, Jack Ma, être écarté de la direction par les autorités. Certaines grandes entreprises doivent ainsi dorénavant obtenir une autorisation spéciale, délivrée par le régulateur chinois de l'internet, avant une entrée en Bourse à l'étranger.

Soumises à une surveillance et des restrictions accrues aux Etats-Unis, nombre de firmes chinoises optent désormais pour une seconde cotation en Bourse mais dans leur pays, à l'image d'Alibaba ou du moteur de recherche Baidu.

VG avec AFP