Bruno Le Maire: "Nous mettons 1 milliard d'euros pour relocaliser les industries"

Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance promet des aides financières aux entreprises qui auraient un projet industriel en France sur des biens à haute valeur ajoutée.

"Relocaliser, c'est possible!" Bruno Le Maire veut inverser la tendance et refaire de la France une grande nation industrielle. "Parce que l'industrie fait partie de notre culture, relancer l'économie c'est relancer l'industrie", promet le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance.

Quand il pense relocalisation, Bruno Le Maire pense aux industries de pointe.

"Ce n'est pas produire des biens à faible valeur ajoutée en France, ça veut dire produire des batteries électriques sur le territoire plutôt que de les importer à 85% de Chine ou d'Asie", précise le ministre de la relance.

Pour cela, le plan de relance dévoilé ce jeudi a prévu une enveloppe de 1 milliard d'euros pour des investissements industriels sur le territoire.

"Ce sera sous forme de subvention avec appel à projet pour toute entreprise industrielle qui dirait: "je veux améliorer ma production mais je n'ai pas d'argent", détaille Bruno Le Maire, nous allons leur fournir à hauteur de 1 milliard d'euros."

Une enveloppe qui peut paraître réduite pour réindustrialiser la France mais qui s'incrit dans un plan plus global de compétivité. L'Etat compte y consacrer 35 milliards d'euros entre des baisses d'impôts de production (20 milliards d'euros), la baisse des cotisations sur la valeur ajoutée (7,25 milliards d'euros) ou encore le programme d'investissements avenir (11 milliards d'euros).

De 20 à 12% du PIB pour l'industrie

L'industrie qui représentait encore 20% du PIB au milieu des années 80 ne représentait plus que 12% de la richesse nationale en 2018. Et si des pans entiers de l'industrie ont quitté la France pour fabriquer des produits à faible ajoutée dans des pays où le coût du travail est moins élevé, la France n'a pas su rester compétitive sur le haut de gamme à l'instar de l'Allemagne par exemple.

Et si l'on observe depuis quelques années quelques relocalisations (98 dénombrées par Bercy entre 2014 et 2018) du fait notamment de la hausse des coûts de production en Chine et d'acheminement depuis l'Asie, la tendance reste timide. Bruno Le Maire compte sur le plan de relance pour "inverser la tendance" plus massivement. Le Medef s'est fixé un objectif de 15% du PIB pour l'industrie à horizon 2024.

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco