Notre-Dame de Paris: faire payer les visiteurs des églises, une pratique courante chez nos voisins

Rachida Dati suggère de rendre payante la visite de Notre-Dame de Paris, propriété de l’État comme 86 autres cathédrales en France ainsi que la basilique Saint-Nazaire de Carcassonne et l’église Saint-Julien de Tours. L’idée ne fait pas l’unanimité. Pourtant, chez nos voisins, l’entrée dans les églises est loin d’être toujours gratuite. Tour d’horizon.
En Italie, l’Église catholique dispose d’un patrimoine très important. Et l’entrée dans les grandes églises les plus visitées est généralement gratuite avec uniquement un accès payant dans certaines zones. C’est le cas par exemple des terrasses du Dôme de Milan ou du retable doré de la célèbre basilique Saint-Marc. La billetterie de ce monument phare de Venise commercialise néanmoins des coupe-files, pratique abolie au Vatican pour la visite de la basilique Saint-Pierre. En revanche dans 75 autres églises italiennes, les visites sont payantes.
En Espagne, faire payer les visiteurs est la règle pour la plupart des cathédrales. Il arrive néanmoins que les croyants qui viennent pour prier soient autorisés à accéder à un espace gratuit. Les prix d’entrée pour les touristes sont largement supérieurs aux 5 euros que propose la ministre de la Culture pour entrer à Notre-Dame. Comptez 13 euros pour faire le tour de la splendide mosquée-cathédrale de Cordoue et 12 euros pour faire découvrir la cathédrale de Séville.
En Allemagne, les catholiques et protestants mis à contribution par le fisc
L’Allemagne, elle, est un cas particulier. Outre-Rhin, les catholiques comme les protestants sont automatiquement mis à contribution par le fisc qui ponctionne pour leur Eglise entre 8 et 9% de leur impôt sur le revenu, selon le Land où ils résident. L’entretien des édifices religieux peut donc être assuré par cet impôt, qui existe aussi sous des formes comparables en Autriche et dans certains cantons suisses. Mais ce financement original n’empêche pas certaines églises allemandes de faire payer l’accès à leurs trésors. Pour voir le trône de Charlemagne dans la cathédrale d’Aix-la-Chapelle, il faut par exemple s’inscrire à une visite guidée facturée 7 euros.
Enfin, en Grande-Bretagne, l’église anglicane dont le Roi Charles III est le chef, n’a visiblement pas d’état d’âme pour faire payer très cher la visite de ses plus beaux édifices religieux. Prévoir plus de 20 euros pour la Cathédrale de Canterbury. 30 euros pour Saint Paul de Londres et… 36 euros pour l’abbaye de Westminster, qui attire chaque année par un million de visiteurs.