Négociations commerciales: Michel-Edouard Leclerc promet d'être "plus "friendly" avec les plus petits que nous"

Michel-Edouard Leclerc va accepter les hausses des PME. - AFP
Leclerc ne tordra pas le bras des PME. C'est en tout cas ce qu'assure le patron du premier distributeur de France ce matin sur BFM Business.
Alors que les acteurs de la grande distribution ont signé une charte ce jeudi sous l'égide de la ministre déléguée aux PME et au Commerce Olivia Gregoire dans laquelle ils s'engagent à accepter de répercuter sur leurs prix la flambée des coûts de l'énergie subie par les PME de l'agroalimentaire, Michel-Edouard Leclerc explique pourquoi il a accepté de signer cet accord.
"On va accepter une automatisation des hausses de prix pour les PME, assure-t-il. Un accord c'est contraignant, nous avons l'intention de l'appliquer. Nous avons aussi fait un moratoire sur les pénalités logistiques. On va être plus "friendly" avec les plus petis que nous."
"On a besoin des PME"
Le distributeur qui compte quelque 18.000 fournisseurs et producteurs locaux appréhende que la période actuelle soit fatale pour nombre d'entre elles. Ce qui le priverait de marchandise une fois la crise passée.
"On va prendre sur nos marges parce qu'on a besoin de ce tissus de PME", reconnaît-il.
Cet accord qui couvrira la période actuelle des négocations commerciales (elle dure jusqu'au 1er mars 2023) ne sera cependant pas "juridiquement contraignant". Une PME ne devrait pas avoir de recours si une enseigne ne le respectait pas.
Si Leclerc s'engage à être "friendly" avec les PME, il est en revanche bien disposé à faire plier les grandes entreprises de l'alimentaires. Dénonçant des hausses de tarifs à deux chiffres de la part de ses gros fournisseurs (+26% pour Haribo, +49% pour Mars Petfood...), le distributeur juge ses hausses injustifiées.
"Ebro [Panzani] et Ferrero [Nutella] ont un bénéfice en hausse de 24%, L'Oréal et Danone, marge opérationnelle supérieure à 12% grrâce aux hausse de prix qui ont été passées, énuère-t-il. Ca veut dire que quand on dit aux consommateurs qu'on ne peut pas faire autrement, ce n'est pas vrai. Le consommateur n'a pas financé des hausses parce que c'était incontournable, on a financé aussi le dividende de ces grandes boîtes."
Le round de négociations qui s'ouvre à peine entre distributeurs et producteurs promet d'être musclé.
