"Ne retombons pas dans le cycle du chômage": le PDG de Totalenergies met en garde contre le Smic à 1.600 euros

"De la politique fiction". C'est ainsi que qualifie Patrick Pouyanné les différentes mesures économique du Nouveau Front Populaire (NFP). Alors qu'Emmanuel Macron a écarté ce lundi l'idée de nommer un Premier ministre issu de cette coalition électorale, le patron de Totalenergies estime ce mardi sur BFMTV que le programme du NFP ne sera pas appliqué.
S'il estime qu'on ne "peut pas faire croire aux Français qu'il y a une planche à billets", il reconnaît cependant qu'il y a des attentes en matière de pouvoir d'achat.
"Il y a quelque chose de vrai dans notre pays, c'est qu'entre les gens qui travaillent et ceux qui aujourd'hui bénéficient de l'assistance collective, il y a un écart assez faible qui crée une vraie insatisfaction", reconnaît Patrick Pouyanné.
Il écarte pourtant l'idée de faire passer le Smic à 1.600 euros comme le voudrait le NFP. Pour le patron de Totalenergies, cette forte augmentation du salaire minimum ne pourrait pas être supportée par un grand nombre d'entreprises en France. "Parce que dès qu'on donne 200 euros de Smic, indique-t-il, vous avez 150 euros de charge et immédiatement l'addition devient insupportable pour les PME."
Pas les moyens du pouvoir d'achat
Patrick Pouyanné l'admet, "il y a une demande" des salariés, évoquant sa propre entreprise où "il n'y a pas de salaires à moins de 2.000 euros". "L'inflation alimentaire, il y a des impacts, on ne peut pas ignorer cela, mais on ne peut pas simplement dire je vais augmenter le Smic et les patrons vont payer", poursuit-il.
"Est-ce qu'il faut créer une franchise sur les 200 premiers euros pour ne pas payer de cotisations?", propose le patron.
Alors que le taux de chômage est redescendu au deuxième trimestre, pour le patron de Totalenergies, la baisse de ces dernières années est le résultat de politiques pro-business menées depuis 2017.
"La politique de l'offre a eu un résultat, c'est la baisse du chômage, c'est pour ça que nous ne parlons plus d'emploi", assure-t-il.
"Ne tombons pas dans un cercle vicieux qui serait 'je délivre du pouvoir d'achat dont je n'ai pas les moyens' et qui fait que les patrons de PME [...] risquent de supprimer un job. Ne retombons pas dans le cycle du chômage."
