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Michel Paulin (OVHCloud): le cloud souverain, c'est "ouvrir la boîte de Pandore"

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Sur BFM Business ce mercredi, le directeur général du spécialiste français du cloud explique les ambitions de Gaïa X, le projet de cloud souverain européen.

La transparence dans l'hébergement des données des entreprises et des Etats. C'est un peu l'ambition première de Gaïa X, le projet de cloud souverain européen dont la première brique a été posée cette semaine via un accord entre le français OVHCloud et l'allemand T-Systems.

"Il s'agit de définir les règles du jeu pour garantir à l'ensemble des utilisateurs mais aussi à l'ensemble des clients, une transparence sur les conditions aujourd'hui de ce qu'est le cloud", explique sur le plateau de Good Morning Business, Michel Paulin, directeur général d'OVHCloud.

"On pense que tous ces sujets de cloud son compliqués, les gens sont un peu perdus", il s'agit donc de proposer à "l'ensemble des grands clients mais aussi des Etats" une solution qui permet de savoir clairement "où sont les données et comment sont elles protégées".

Technologie opaque

Le cloud, largement dominé par les géants américains (Google, Amazon, Microsoft) est en effet une technologie "très opaque", Michel Paulin reprenant l'exemple des données européennes de Facebook qui transitent par les Etats-Unis, ce qui a donné lieu à une plainte du régulateur irlandais.

"L'intérêt de Gaïa X c'est qu'on ouvre la boîte de Pandore pour expliquer dans quelles conditions, en toute transparence, comment ces données sont hébergées. C'est un acte fondateur", souligne Michel Paulin.

Et en l'espèce, l'Europe fait à peu près la même chose que les Etats-Unis quand Washington fait pression pour qu'Oracle soit le partenaire technologique du chinois TikTok afin que les données des utilisateurs américains du service restent aux Etats-Unis.

Reste que les Etats-Unis jouent sur les deux tableaux. "Les Américains sont très attentifs à ça alors qu'ils ont adopté une loi, le Cloud Act, qui leur permet d'avoir l'extra-territorialité et d'avoir accès aux données des autres. Pour eux ils sont très protecteurs mais pour les autres, ils sont très agressifs", ironise Michel Paulin.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business