BFM Business
Economie

Médecins et Assurance maladie reprennent les négociations tarifaires ce mercredi

placeholder video
Lors des dernières négociations, qui s'étaient soldées par un échec, certains syndicats demandaient une consultation à 30 euros pour les généralistes.

De retour à la table des négociations. Les six syndicats représentatifs de médecins libéraux retrouvent mercredi après-midi les représentants de l'Assurance maladie pour de nouvelles tractations sur le tarif des consultations, huit mois après l'échec d'une première tentative.

L'échec fin février de ces discussions avaient mené à la définition des nouveaux tarifs par une "arbitre": une augmentation de 1,50 euro de la consultation de base, entrée en vigueur le 1er novembre. Pour un généraliste, la consultation a ainsi été portée à 26,50 euros le 1er novembre, alors qu'elle était à 25 euros depuis 2017.

Le gouvernement lui-même reconnaît que cette revalorisation est insuffisante, mais avant de libérer plus de moyens, il veut obtenir des engagements des médecins sur des objectifs comme la lutte contre la désertification médicale ou la maitrise des dépenses (médicaments, arrêts maladie...). "Ça va être une discussion qui va être longue et difficile parce que si nous augmentons le tarif remboursé, en contrepartie il faut des engagements des médecins" a résumé mardi le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, sur Sud Radio.

"Attractivité" du métier

Les syndicats de médecins restent en tout cas très mobilisés pour "l'attractivité" de leur profession, alors que la médecine libérale et ses contraintes - horaires et administratives notamment - semble moins séduire aujourd'hui les jeunes médecins. Les six syndicats représentatifs sont MG France, la CSMF, la FMF et l'UFML-S pour les généralistes, et Avenir Spé-Le Bloc, la CSMF, le SML et l'UFML-S pour les spécialistes.

Les plus modérés réclamaient l'an dernier une consultation à 30 euros pour les généralistes, mais d'autres demandaient 50 euros. Le gouvernement et l'Assurance maladie avaient bien proposé une revalorisation à 30 euros, mais uniquement pour les médecins acceptant de signer un "contrat d'engagement territorial" contre la désertification médicale, une idée aujourd'hui abandonnée.

Effectif en baisse

L'Assurance maladie avait mis 1,5 milliard d'euros sur la table pour financer ces mesures. Ce paquet n'a été que partiellement utilisé depuis, pour financer la revalorisation effective au 1er novembre.

Selon la Caisse de retraite des médecins libéraux (CARMF), les revenus nets (BNC - bénéfices non commerciaux) des médecins libéraux ont baissé de presque 4% en 2022. "Compte tenu de l'inflation 2022 (5,22%) la perte de pouvoir d'achat est de 8,66%", a-t-elle indiqué.

Selon l'Ordre des médecins, l'effectif des médecins à statut exclusivement libéral a baissé de 11,8% depuis 2010, alors que l'effectif des médecins salariés a augmenté de 13,4% sur la même période. Environ 48,2% des médecins aujourd'hui sont salariés, contre 41,5% de libéraux exclusifs.

T.L avec AFP