Malgré la progression des paiements par carte en France, le cash ne va pas disparaître

Parmi les européens, les Français ont beaucoup moins recours au cash pour payer les commerçants. - Images Money - Flickr - CC
C'est une tendance de fonds. Les Français utilisent de moins en moins l'argent liquide pour régler leurs achats et dépenses. Selon une étude de la Banque centrale européenne, 68% des achats en magasin étaient payés en espèces en 2016 contre 59% en 2019. Cela reste significatif mais la baisse est importante.
Evidemment, c'est la carte bancaire qui pogresse le plus avec 35% des achats l'an passé contre 27% en 2016. Une tendance qui s'est accélérée avec le covid et l'explosion des paiements par carte sans contact.
La désaffection des Français pour la cash s'accélère. Toujours selon l'étude de la BCE, 9% des Français disent privilégier les pièces et les billets pour régler leurs achats en magasin, contre 17% en 2016 et 27% des habitants de la zone euro. Alors que 69% privilégient la carte bancaire...
La part de la thésaurisation a augmenté
Pour autant, rien n'indique que le cash disparaisse. Il change juste progressivement de destination.
D'un côté, les espèces sont très demandées par le public. Les émissions nettes d'espèces sont structurellement positives et croissent entre 5 et 10% chaque année. Pour autant, la fonction transactionnelle des espèces est plutôt en train de se tasser, au profit de la carte et notamment du sans contact. Notre analyse sur les dernières années était qu'un tiers des euros sert à payer, un tiers est thésaurisé au sein de la zone euro et un tiers est thésaurisé par des non-résidents à l'étranger", explique à l'AFP, Erik Lacourrège, directeur général des services à l'économie et du réseau de la Banque de France.
"Or aujourd'hui, le premier tiers, celui qui sert aux transactions, est probablement surestimé. Nous pensons qu'on est désormais plutôt sur un quart, un cinquième désormais. Ce qui veut dire que la part de la thésaurisation a augmenté", poursuit-il.
Conclusion, "on ne peut donc pas dire que le cash disparaît. Mais on assiste à une transition des espèces vers une fonction d'épargne, résume Erik Lacourrège. Du reste, les espèces restent structurellement utilisées par une partie significative de la population. Les populations fragiles en France les utilisent pour la plupart comme moyen prioritaire pour les paiements. La population senior est elle aussi très utilisatrice de cash. Nous ne pensons pas que le cash va disparaître".