Les redressements pour fraude au travail dissimulé ont explosé en 2018

L’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) a mené 5000 contrôles ciblés en 2018, dont 88 % ont donné lieu à redressement, selon Le Parisien. - Philippe Hughen-AFP
La traque de la fraude au travail dissimulé (travailleur non-déclaré, abus de salarié détaché), a porté ses fruits en 2018. Selon Le Parisien, 88% des 5000 contrôles ciblés menés par l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), la caisse nationale des Urssaf, ont donné lieu à redressement. Cet organisme public a ainsi "récupéré" 640,7 millions d’euros de redressements enregistrés pour travail dissimulé, soit un montant en très forte hausse de 18,5 % par rapport à 2017.
Cette amélioration de l'efficacité des contrôles effectués auprès des entreprises vient d'abord du renforcement des effectifs affectés à ces tâches. L'effectif en charge des contrôle est de 220 agents équivalents temps plein, selon Yann-Gaël Amghar, directeur général de l'Acoss. il devrait d’un tiers, soit d’environ 70 postes supplémentaires, d'ici 2022.
Les entreprises de la construction, championnes des redressements
Ces agents disposent aussi désormais d'outils informatiques plus efficaces (data mining) comme l'analyse approfondie des bases de données sociales qui leur permet de cibler les entreprises présentant un fort risque de fraude au travail dissimulé.
"Nos contrôles s'appuient aussi grâce à la loi Fraude votée à l'automne dernier sur les données transmises par les plates-formes de transactions en ligne" ajoute Yann-Gaël Amghar, directeur général de l'Acoss, au quotidien.
Le secteur d'activité en tête des redressements effectués est le secteur de la construction avec 340 millions d'euros, très loin devant les services administratifs aux entreprises (37,3 millions d'euros), le commerce (26,6 millions d'euros), les transports (24 millions d'euros) et la restauration-hôtellerie (21,7 millions d'euros).