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Les dirigeants d'entreprises assez peu préoccupés par le changement climatique

Manifestation en faveur de la défense du climat le 13 octobre 2018 à Bordeaux

Manifestation en faveur de la défense du climat le 13 octobre 2018 à Bordeaux - NICOLAS TUCAT © 2019 AFP

Selon cette étude de PwC, en France, 20% des dirigeants se disent extrêmement inquiets par le changement climatique.

Le discours en faveur de l'écologie des entreprises et des dirigeants est clairement une réalité, notamment dans les secteurs les plus polluants comme l'aéronautique. Mais le changement climatique n'est pas une préoccupation de premier ordre pour les patrons de la planète, si on en croit une étude* de PwC.

Ainsi, la part des dirigeants au niveau mondial affirmant être préoccupés par le changement climatique a augmenté, passant de 24% en 2020 à 30% en 2021. "Une hausse qu’on peut considérer comme timide, alors que la COP26 se tiendra cette année à Glasgow, au Royaume-Uni. Ce résultat s’inscrit également dans un contexte où les préoccupations concernant quasiment tous les types de menaces s’accentuent", commente le cabinet.

En France, 20% des dirigeants se disent extrêmement inquiets par le changement climatique.

27% des dirigeants mondiaux ne sont "pas" ou "pas très" inquiets face au changement climatique

Le changement climatique occupe seulement la neuvième place du classement des menaces pour la croissance perçue par les dirigeants, avance PwC. Pire, 27% des dirigeants mondiaux ne sont "pas" ou "pas très" inquiets face au changement climatique.

"Ce résultat est probablement dû au fait que ce dernier n’est pas considéré comme une menace immédiate pour la croissance, contrairement à d’autres (pandémie, excès de réglementation et cyber-menaces)", ajoute l'étude.

Plus encourageant, 39% des dirigeants interrogés au niveau mondial pensent que leur entreprise doit prendre davantage de mesures au regard de son impact environnemental, et 43% d’entre eux estiment que leur entreprise doit présenter davantage d’informations en la matière, ce qui constitue une attente des clients et donc in fine un enjeu stratégique.

Verre à moitié plein

Cependant, 60% des dirigeants mondiaux ne tiennent toujours pas compte des risques climatiques dans leurs stratégies de gestion des risques, peut-on encore lire. "Un constat préoccupant, car le changement climatique accroît les risques physiques et liés à la transition écologique des entreprises. À l’échelle nationale, les dirigeants des pays fortement exposés aux risques naturels, comme l’Inde et la Chine, sont parmi les moins préparés aux risques liés au changement climatique", souligne PwC.

Et si 23% des dirigeants mondiaux prévoient d’accroître considérablement leurs investissements dans des initiatives en faveur du développement durable en raison de la pandémie, près d’un tiers d’entre eux n’envisagent aucun changement.

"Mais voyons le verre à moitié plein: cette crise a provoqué un élan d’engagement massif des entreprises L’engagement environnemental a été devancé par l’engagement social et sociétal, notamment en France où les dirigeants se sont mobilisés pour apporter des solutions pratiques et concrètes. Tout l’enjeu est de conserver un engagement fort quand il s’agit déjà de sécuriser sa rentabilité et d’être ainsi dans le “et” plutôt que dans le “ou”", précise Bernard Gainnier, Président de PwC France et Maghreb.

*: PwC a interrogé 5050 dirigeants répartis dans 100 pays et territoires en janvier et février 2021. En France, 69 dirigeants d’entreprise ont répondu à l’enquête.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business