Les dépenses des collectivités locales attendues en hausse de 10 milliards d'euros en 2024

Les dépenses de fonctionnement des collectivités locales (communes, départements, régions...), récemment pointées du doigt par Bercy, devraient augmenter d'une dizaine de milliards d'euros sur un an en 2024, selon une étude publiée ce mercredi par La Banque postale.
Après avoir atteint 227,1 milliards d'euros en 2023, ces dépenses qui englobent notamment la masse salariale ou les factures d'énergie devraient progresser de 4,4% pour atteindre 237 milliards en 2024.
Une augmentation des dépenses au rythme largement supérieur à celui constaté avant la pandémie de Covid-19, souligne La Banque postale, même si elle résulte partiellement de décisions prises à l'échelon national, notamment en matière salariale.
"Pas un dérapage"
Dans un courrier adressé début septembre à des parlementaires, les anciens ministres des Finances et des Comptes publics, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, avaient affirmé que "l'augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités (...) pourrait à elle seule dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d'euros" par rapport à la trajectoire de déficit tracée par Bercy jusqu'à 2027.
Une mise en cause des collectivités qui avait irrité les associations d'élus locaux, Départements de France pointant par exemple dans un communiqué "les limites du 'c'est pas moi, c'est les autres'".
Directeur des études et de la recherche de La Banque postale, Luc-Alain Vervisch a souligné mercredi que "le dérapage des dépenses locales n'(était) pas un dérapage dans la mesure où on aurait quitté la trajectoire de façon imprévue. C'est plutôt que la trajectoire était un peu optimiste."
Des recettes qui peinent à croître
Selon La Banque postale, les recettes des collectivités devraient elles croître moins rapidement que les dépenses, de 2,3% sur un an, pour atteindre 276,5 milliards d'euros en 2024 (+6,1 milliards par rapport à 2023).
Au niveau des communes, les recettes de la taxe foncière pâtiraient de l'assagissement de l'inflation et "le produit de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires serait en baisse, malgré l'utilisation par près de 1.500 communes de la possibilité de majorer les taux".
Pour les départements, "le produit des droits de mutation à titre onéreux", taxe perçue sur les ventes de biens immobiliers, "enregistrerait de nouveau une chute importante (- 17% en 2024 après -22,3% en 2023), la hausse des prix de l'immobilier et le niveau relativement élevé des taux d'intérêt continuant de peser sur les transactions immobilières."