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Les baisses de prix arrivent enfin en rayon (mais ce ne sont que des promotions pour le moment)

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Après 16 mois de hausse d'affilée, une première et légère décrue a été constatée en juin par l'institut Circana. Elle devrait s'accélérer en juillet avec la mise en place de promotions par les marques en attendant d'éventuels nouveaux tarifs qui peinent à être renégociés pour le moment.

Elles arrivent enfin! Attendues par le gouvernement depuis des semaines, espérées par les consommateurs depuis des mois, les baisses de prix se font enfin sentir en rayons.

En juin, l’institut Circana a mesuré une première cassure dans le cycle de hausse de 16 mois consécutifs. Les prix des produits de grande consommation ont légèrement reflué de 0,1% sur un mois et cela concerne 35% des produits vendus en magasin, principalement les boissons (-0,2% en juin) et les produits d'entretien et d'hygiène (-0,4%).

Une décrue légère que l'institut explique principalement par les effets positifs du trimestre anti-inflation mis en place dans la majorité des enseignes. Et qu'il faut tempérer par la hausse des prix sur un an qui s'établit toujours à 15% (16% le mois précédent) et à 20,7% sur deux ans.

Mais on peut raisonnablement envisager que la baisse s’accélère dans les mois qui viennent.

Les baisses de prix arrivent en rayon, mais vont-elles durer ?
Les baisses de prix arrivent en rayon, mais vont-elles durer ?
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-73 centimes sur les yaourts Danone

D’abord parce que dès le 1er juillet, une vingtaine de grandes marques se sont engagées à baisser leurs tarifs. Les rabais seront compris entre 2 et 20% pour une moyenne à 10% et devraient concerner 200 à 300 références.

On peut citer quelques marques françaises qui ont décidé de jouer le jeu. Comme Danone qui va par exemple opérer des ristournes sur ses best-sellers comme la Danette ou les yaourts.

Le Parisien cite l'exemple du pack de 16 Danone Nature qui va ainsi passer de 3,23 euros à 2,50 euros en juillet, une baisse significative de 73 centimes. Une autre marque, Panzani, va aussi répercuter une petite partie de la baisse des cours du blé constatée depuis plusieurs mois. Le paquet de 500 grammes de coquillettes qui a pris 30 centimes en 2 ans devrait repasser sous la barre des 1 euro contre 1,05 euro en moyenne actuellement.

C’est certes symbolique mais cela met fin à des mois de douloureuse flambée.

Est-ce que les marques ont fini par céder à la pression tant des consommateurs que du gouvernement? Il est probable surtout que ce soit l’argument commercial qui les ait convaincues de faire un effort. Depuis le début de l’année, les ventes en volume de produits à marque ont enregistré une chute historique de 7,3%. Il fallait éteindre l’incendie en redonnant de l'attractivité prix aux produits.

Il faut maintenant espérer que ces baisses s'inscrivent dans la durée pour qu'elles soient réellement ressenties par les consommateurs. Or ce sont principalement des promotions et des rabais qui vont avoir lieu en juillet et non des nouveaux tarifs à proprement parler.

La frilosité des marques

Une stratégie qui traduit une certaine frilosité. À l'image des employeurs qui sont plus prompts à verser des primes à leurs salariés plutôt que d'augmenter les salaires, les marques optent pour des promotions - par nature temporaires - plutôt que des renégociations à la baisse qui les engageraient sur la durée.

À date, quasiment aucune grande marque n’a renégocié ses tarifs selon les distributeurs. Michel-Edouard Leclerc appelle d’ailleurs ce mercredi le gouvernement à changer la loi pour les y contraindre.

"Bruno, il faut y aller, il ne faut pas simplement s'agiter, il faut prendre l'arrêté", a appelé le distributeur ce matin sur France Info qui espère que le ministre de l'Economie mettra fin à l'encadrement des périodes de négociation qui n'ont lieu que durant deux mois dans l'année.
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco