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Le terme "souveraineté" ajouté au titre de deux ministres

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Martelé par Emmanuel Macron depuis le début de la crise sanitaire, c'est sans surprise que le terme "souveraineté" a été ajouté au titre de deux ministres.

Le voile a été levé ce vendredi sur la composition du premier gouvernement dirigé par Elisabeth Borne. Certains titres ont été revus et portent de nouvelles mentions.

Ainsi, Bruno Le Maire qui conserve son poste à la tête de Bercy, est nommé "ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique", alors que son ancien titre évoquait "la relance".

Quant à l'ancien ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, il devient "ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire". Son prédécesseur, Julien Denormandie, était lui "ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation".

Un terme martelé depuis la crise sanitaire

L'ajout de la mention "souveraineté" dans les titres de ces deux ministres n'a rien d'étonnant. Ce terme est martelé par Emmanuel Macron depuis le début de la crise sanitaire, parlant successivement de "souveraineté nationale et européenne", de "souveraineté sanitaire et industrielle" ou encore de "souveraineté numérique".

"La souveraineté se définit, en droit, comme la détention de l’autorité suprême, c’est-à-dire d’un pouvoir absolu (dont tous dépendent) et inconditionné (qui ne dépend de qui que ce soit). Dans les démocraties, elle est détenue par le peuple, constitué en un corps politique, la Nation: on parle dès lors de souveraineté nationale", écrit le site Vie Publique.

Il en découle que la souveraineté alimentaire est le droit des pays de définir leur propre politique agricole et alimentaire. La souveraineté économique désigne l'état d'un système économique qui bénéficie d'un contrôle sur ses approvisionnements principaux. Un mot qui revient souvent en ce moment dans le débat public, après les pénuries de masques ou matériel médical durant la crise du covid, et plus récemment avec les pénuries de semi-conducteurs, de matériaux ou encore après qu'a été mis en évidence la dépendance énergétique de l'Europe au gaz et pétrole russe.

Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof de Sciences-Po Paris, remarquait dans Libération que le programme du candidat Macron comportait plusieurs occurrences à ce terme. Un mot qu'il avait également utilisé le mot neuf fois dans son discours à Aubervilliers en mars.

Pendant la campagne pour l'élection présidentielle, la question de la souveraineté s’est ensuite imposée dans les discours des candidats, devenue un réel enjeu.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech