La nouvelle "complémentaire santé solidaire" n'a pas rencontré le succès escompté

Sécurité sociale (photo d'illustration) - Damien Meyer - AFP
Devenue le dispositif unique se substituant à la CMU-C et à l'ACS, la nouvelle complémentaire santé solidaire n'a pas encore séduit la population élargie qu'elle visait. Le ministère avait mis la barre très haut, avec une population éligible estimée entre 9,5 et 12 millions d'assurés, contre 7,2 millions fin octobre 2019 pour la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et l'aide au paiement d'une complémentaire santé (ACS).
"Il y a eu une légère diminution des bénéficiaires"
Mais les premiers mois de cette réforme ont eu l'effet inverse: "Il y a une légère diminution du nombre de bénéficiaires", a constaté le directeur de la Sécurité sociale, Franck Von Lennep, lors d'une audition mardi soir par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.
Selon le fonds chargé du financement de la complémentaire santé solidaire, "le nombre total de personnes couvertes (...) est estimé à 6,93 millions à fin février 2020", soit "267.600 personnes de moins" en quatre mois.
"Un dispositif encore très jeune"
Le dispositif "est encore très jeune" et cette première évolution "ne permet évidemment pas de conclure", a nuancé le directeur de la Sécurité sociale, expliquant que la mise en oeuvre "va mettre un petit peu de temps" et que "les actions de communication restent encore à venir".
À ses côtés, le directeur de l'Assurance maladie, Nicolas Revel, a reconnu un "retard" dû à certains organismes privés (mutuelles, assurances, institutions de prévoyance) qui ont "connu des difficultés telles que des dossiers ont été bloqués plusieurs semaines, voire quelques mois".
"On voit une reprise des dossiers"
Ce problème était toutefois en passe d'être résolu "sur les mois de février et début mars", marqués par "une augmentation de la charge dans les caisses de sécurité sociale", a-t-il ajouté.
Trois mois et une crise sanitaire plus tard, "on voit une reprise des dossiers", a poursuivi le directeur de l'Assurance maladie, espérant "que la tendance positive que nous avions vu se dessiner en début d'année reprendra et se confirmera".