La data dans le sport, une évolution technologique inévitable

La technologie et le sport, deux mondes qui ne cessent de se rapprocher. Les sports, initialement pensés comme des jeux, sont rattrapés par les enjeux économico-financiers. Pour toujours aller plus vite, plus haut, plus loin, les sportifs s'appuient sur de multiples données permettant de quantifier leurs performances et des axes de progression sont déterminés par l'analyse de la data.
Aujourd'hui, la recherche de la performance et de nouveaux records a fait évoluer la manière qu’ont les entraîneurs, les staffs techniques et les sportifs d’appréhender leur sport.
La data, qu'est-ce que c’est?
La data, c’est une matière informative. Dans le domaine du sport, cela représente les chiffres, les informations et toutes les données recueillies via des outils technologiques comme les capteurs de performance, les algorithmes de simulation et la vidéo.
Selon Yannick Nyanga, ancien joueur du XV de France et co-auteur de Data et sport, la révolution avec Aurélie Jean, la data est très riche et une mauvaise utilisation peut être la source de revers sportifs.
"La data est une information, susceptible de changer un comportement. Il faut savoir où on veut aller quand on l’utilise pour mieux exploiter la masse d'informations", explique-t-il sur le plateau de l'émission Sport Business, sur BFM Business.
Avec une utilisation centralisée des données de performance dans leur approche et leur pratique, le rugby, le football, les sports mécaniques, l'athlétisme, le football américain et le baseball sont parmi les sports qui utilisent le plus la data.
L'influence de la data sur sport
Aujourd'hui, le sport rime avec performance. La data est omniprésente, même si son impact varie selon les sports et le niveau de pratique. Les sportifs et les staffs qui les entraînent cherchent à tout contrôler, pour laisser le moins de place possible au hasard.
Le monde du sport est en total accord sur la nécessité de travailler avec ces nouvelles technologies sportives. En cyclisme, dès sa création en 2010, la Sky est l'une des premières équipes à avoir utilisé la data. Résultat, Christopher Froome, son coureur principal, a gagné quatre Tours de France entre 2013 et 2017.
"La data est ni bonne, ni mauvaise, elle est ce que l'on en fait. Son influence est incontournable et permet une évolution constante des sports", estime Yannick Nyanga. "Aujourd'hui la question n’est plus d'utiliser ou pas la data, la question est comment bien ou mieux l’utiliser."
Avec la collecte de ces données en temps réel, il est aussi possible d’éviter les blessures et d’optimiser la récupération des sportifs. L'enjeu financier est colossal. En football, en moyenne, un joueur est blessé 10 à 30% du temps que le club paie, cela représente une dizaine de millions d’euros par club de première division en France, en Espagne, en Allemagne, en Italie et en Angleterre.
La technologie est partout et surtout dans le sport, qui est toujours en quête d'évolution et de renouveau. Il existe cependant quelques questionnements sur la capacité des sportifs à garder leur spontanéité sous l'influence de ces données informatives sur leurs résultats au quotidien. L'utilisation de la data reste donc évolutive selon les sports et leurs acteurs.