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La croissance progresse légèrement et s'établit à 0,3% au deuxième trimestre, mais l'économie française reste fragile

Le PIB français (Produit Intérieur Brut) a progressé, selon les chiffres définitifs de l'Insee

Le PIB français (Produit Intérieur Brut) a progressé, selon les chiffres définitifs de l'Insee - AFP

Dans un contexte marqué par l'incertitude liée aux droits de douane de Donald Trump, le Produit Intérieur Brut (PIB) français a progressé de 0,3% entre avril et juin 2025, selon les chiffres définitifs publiés par l'Insee.

Une croissance qui se maintient malgré le contexte international incertain. Au deuxième trimestre 2025, le PIB français (produit intérieur brut) a progressé de 0,3%, selon les chiffres définitifs de l'Insee publiés ce vendredi 29 août. C'est plus qu'au premier trimestre où la croissance avait été à peine positive (+0,1%).

Mais tous les indicateurs ne sont pas bons. Cette accélération est légèrement tirée par la demande intérieure, qui frémit (+0,1 point de contribution à la croissance après -0,1 au trimestre précédant). Composants de la demande intérieure, la consommation des ménages se stabilise (0% après -0,3% au 1er trimestre), en revanche, les investissements des entreprises continuent de reculer (-0,1% après -0,1% au T1).

Dans le détail, la stabilisation de la consommation des ménage s'explique par "le fort repli des dépenses en énergie (-2,4% après +0,8%) compensé par le rebond des dépenses en produits alimentaires (+1,6% après -1,1%) et en services d'hébergement-restauration (+2,3% après -0,4%)".

Autre mauvaise nouvelle pour la consommation: le taux d'épargne des ménages augmente de nouveau, pour s'établir à 18,9% de leur revenu disponible.

Une croissance tirée par les stocks

Avec des exportations qui rebondissent modérément (+0,5% après -1,2%), et des importations qui accélèrent nettement aussi (+1,3% après +0,4%), la contribution du commerce extérieur à l'évolution du PIB reste négative au deuxième trimestre 2025 (-0,3 point après -0,5 point).

Ce sont donc les stocks qui ont tiré la croissance avec une contribution de 0,5 point, après +0,7 point au premier trimestre. Les stocks représentent les biens produits mais pas encore vendus à la fin d'une période donnée, dans le cas présent des matériels aéronautiques et automobiles. Une hausse des stocks peut signifier qu'on fabrique en prévision d'un boum de la demande. Ou, moins favorablement, que les produits fabriqués n'ont pas trouvé preneur.

Jeudi en conclusion de la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF), l'évènement d'été du Medef, le président de la première organisation patronale de France, Patrick Martin, a soulevé ce problème d'une croissance basée "sur du restockage".

"Et quand d'un autre côté toutes les fédérations à une exception près - l'aéronautique, NDLR - disent que les carnets de commandes et les investissements se tarissent... On est sur un point de bascule" avait-il-dit.

L'incertitude liée au vote de confiance

"Et le fait qu'on ajoute une nouvelle fois un aléa politique franco-français à cette situation va immanquablement peser sur la conjoncture", avait-il ajouté, faisant allusion au vote de confiance du 8 septembre auquel se soumettra François Bayrou avec des chances de succès qui semblent très maigres.

Les entrepreneurs présents à la REF ont à de nombreuses reprises souligné, mercredi et jeudi, que le taux d'épargne et la baisse des investissements sont la manifestation des craintes des agents économiques face à l'accumulation des incertitudes.

Les perspectives semblent donc maussades pour la croissance française, d'autant que car la consommation des ménages est en berne en juillet. Les dépenses des ménages français en biens se sont repliées de 0,3% par rapport au mois précédent, après une hausse de 0,4% en juin, selon les données publiées vendredi par l'Insee.

Marine Cardot avec AFP