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L'inflation va ralentir en 2022, estime Christine Lagarde (BCE)

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Au Sénat, la patronne de la BCE a défendu le mandat officiel de son institution, la stabilité des prix. Et maintenu le cap de sa politique monétaire.

Le plus dur est déjà passé, selon Christine Lagarde. La Présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a ainsi déclaré que "les moteurs de l'inflation devraient perdre de la vigueur dans le courant de l'année" 2022, après un pic observé en décembre, et chiffré à 5% d'inflation sur un an.

"Nous comprenons bien que cette hausse des prix préoccupe un grand nombre de nos concitoyens, et nous prenons cette inquiétude très au sérieux", a souligné la Française.

Elle intervenait au Sénat, à l'occasion de la COSAC (Conférence des organes spécialisés dans les affaires communautaires), conférence semestrielle réunissant les commissions des Parlements nationaux. A l'occasion de la présidence française de l'Union Européenne, celle-ci a lieu au Palais du Luxembourg. Christine Lagarde intervenait, après le secrétaire d'Etat chargé des Affaires Européennes Clément Beaune, pour tirer le bilan de l'Euro et son avenir, à l'occasion du 20e anniversaire de la monnaie unique.

Stricte fidélité à son mandat

L'ancienne ministre de l'Economie et directrice générale du FMI a aussi rappelé que la BCE serait mobilisée pour maintenir les prix au niveau le plus bas possible. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect d'un objectif d'inflation de 2% sur le moyen-terme", a-t-elle affirmé.

Sur le moyen terme, elle s'attend à une "plus grande volatilité des prix de l'énergie" en raison du virage vers les énergies vertes qui implique un recours important au gaz naturel utilisé en complément du développement des énergies renouvelables.

Le Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) décrit succintement le mandat de la BCE, expliquant que "l'objectif principal du Système européen de banques centrales est de maintenir la stabilité des prix". Le niveau de 2% tient quant à lui de la convention, la BCE expliquant que ce niveau est celui qui lui permet de mieux contenir l'inflation à long-terme.

Soutien au quantitative easing

Alors que cette dernière a dépassé les 2,8% sur un an en France, la banque centrale devrait maintenir la majeure partie de ses mesures monétaires d'assouplissement quantitatif: "Une politique monétaire accomodante reste nécessaire pour que l'inflation se stabilise à 2% sur le moyen terme", a indiqué sa directrice.

L'institution de Francfort va progressivement arrêter son programme d'achats urgence pandémie (PEPP), doté d'une enveloppe de 1 850 milliards d'euros : les derniers rachats sont prévus pour le mois de mars. Pour rassurer les marchés et ne pas casser la reprise économique, son programme d'achats "classique" doit doubler au deuxième trimestre, de 20 à 40 milliards par mois.

Ses achats "nets" d'actifs baisseront donc en 2022, d'environ 80 milliards d'euros à 20 milliards d'euros par mois, mais en conservant de la flexibilité pour faire face à divers scénarios négatifs. A l'inverse de la FED, aucun taux ne doit être relevé avant 2023.

Valentin Grille