L'Espagne veut mieux encadrer le statut des livreurs à vélo

En Espagne, Deliveroo a été condamné deux fois en 2019 dans des procès l'opposant à la Sécurité sociale - AFP
Le gouvernement de gauche espagnol veut "clarifier" le statut juridique des livreurs travaillant pour des plateformes comme Deliveroo, qui doivent être considérés comme des employés et non comme des travailleurs indépendants, a annoncé mardi la ministre du Travail.
"Nous allons clarifier la nature du travail des dénommés 'riders'", a expliqué Yolanda Diaz lors d'une conférence de presse.
"Il n'y a aucun doute sur le fait qu'une personne qui livre à vélo n'est pas un entrepreneur mais un simple travailleur" et n'a "aucune marge d'autonomie" par rapport à la plateforme qui l'emploie, a expliqué la ministre, membre du parti de gauche radicale Podemos, qui gouverne avec les socialistes de Pedro Sanchez.
Reconnaissance d'une "relation de travail"
"La réglementation que nous allons élaborer clarifiera la nature de cette relation", a-t-elle souligné, en assurant que les partenaires sociaux seraient associés à sa conception.
Cette déclaration intervient quelques jours après une décision de la Cour suprême espagnole reconnaissant l'existence d'une "relation de travail" entre un livreur et la société espagnole Glovo.
La justice espagnole a rendu ces dernières années de nombreuses décisions suite à des plaintes de livreurs de sociétés comme Glovo ou Deliveroo, tranchant tour à tour en faveur des plaignants ou des entreprises.
Le britannique Deliveroo a été condamné à deux reprises en 2019 dans des procès l'opposant à la Sécurité sociale espagnole et impliquant des centaines de livreurs. La justice avait alors estimé que Deliveroo aurait dû déclarer ces livreurs comme des salariés et payer en conséquences des cotisations à la Sécurité sociale.