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Julien Denormandie: "il faut avoir le courage de financer notre agriculture à son juste prix"

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Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation était invité sur le plateau du grand Journal de l'Eco, sur BFM Business, ce jeudi. L'occasion de revenir sur les tensions autour des négociations commerciales entre les agriculteurs, les industriels et la grande distribution.

Eternel serpent de mer du monde agricole, la juste rémunération des agriculteurs et des éleveurs est de nouveau sur la table, près d'un mois après des négociations commerciales mouvementées. Pour tenter d'apporter des solutions, l'ancien patron de Système U Serge Papin a rendu au ministre de l'Agriculture un rapport dont plusieurs pistes seront reprises, comme une meilleure transparence des marges ou la conclusion de contrats pluriannuels entre les agriculteurs, les industriels et la grande distribution.

Mais cela ne doit pas masquer l'impact du modèle français sur le consommateur. "Il faut avoir le courage de financer notre agriculture à son juste prix" explique le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Julien Denormandie, sur le plateau de BFM Business, ce jeudi.

"50% des viandes dans la restauration hors domicile est importée. 50% de nos viandes dans nos cantines, elle est importée" poursuit-il. "Un poulet ukrainien ou un poulet brésilien, cela n'a rien à voir, même si physiquement ça se ressemble, avec un poulet français de notre territoire. Ça n'a pas le même apport nutritif. Et pas le même prix !"

Quelques centimes pour le consommateur

Mais le ministre se veut rassurant pour le portefeuille des Français, même lorsque l'agriculteur est contraint d'augmenter ses prix. "L'impact, jusqu'au consommateur, c'est quelques centimes, parce que ce n'est qu'une partie du coût de la production, parce que c'est dilué tout au long de cette chaîne" indique-t-il.

"La question qui nous est posée : est-ce qu'on prêt, chacune et chacun, à se dire 'il faut avoir le courage de financer à son juste prix notre agriculture qui est tournée vers la qualité' ?" insiste-t-il. "Est-ce qu'on est prêt à se dire : on le rémunère au juste prix ? Ou on se dit 'tant pis' ?"

"Le modèle agricole français, c'est la qualité. Et la qualité, ça se rémunère" tranche-t-il. Et d'assurer : "Quand vous avez le temps de cuisinier (…) pour votre santé, pour l'environnement et pour votre portefeuille, il est souvent bien meilleur de prendre des produits frais, des produits locaux et de les cuisiner plutôt que d'acheter des produits transformés."

Thomas Leroy Journaliste BFM Business