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Trump menace la Russie de sanctions douanières dans 10 jours: Moscou se moque de cette intimidation et se dit "immunisée"

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Moscou nie l'impact des sanctions occidentales sur son économie, et ne redoute pas plus les nouvelles mesures que les Etats-Unis menacent de mettre en place.

Moscou sait faire, malgré les sanctions. La Russie a appris à s'immuniser contre les sanctions liées à la guerre en Ukraine, a estimé le Kremlin mercredi, ajoutant que Moscou continuait de surveiller les déclarations du président américain Donald Trump sur ce sujet.

Donald Trump a déclaré mardi que les États-Unis commenceraient à imposer des droits de douane et d'autres mesures à la Russie dans dix jours si Moscou ne montrait aucun progrès vers une fin à la guerre en Ukraine, qui dure depuis bientôt trois ans et demi.

"Nous vivons depuis longtemps avec un grand nombre de sanctions, notre économie fonctionne avec un grand nombre de restrictions", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Par conséquent, bien sûr, nous avons déjà développé une certaine immunité à cet égard, et nous continuons à prendre note de toutes les déclarations qui viennent du président Trump et d'autres représentants internationaux sur cette question."

+122% pour les produits stratégiques

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a qualifié la menace de nouvelles sanctions de "routine" et déclaré qu'il était étrange que les États-Unis et l'Occident n'aient pas encore compris que de telles mesures ne fonctionnaient pas et ne faisaient que nuire aux économies occidentales.

"Nous constatons que l'Occident est incapable de lâcher prise sur la question des sanctions. Il semble qu'ils soient constamment coincés dans une ornière", a-t-elle déclaré lors d'un point presse à Moscou.

"Apparemment, il ne reste plus d'autres options – elles ont été épuisées. Nous réagissons et prenons des mesures pour contrer tout cela, voire même en tirer parti."

La Russie a réussi à contourner une large partie des sanctions, grâce à des pays-satellites, comme le Kazakhstan par exemple, ou à des relations renforcées avec la Chine, qui a largement augmenté ses exportations vers Moscou.

Mais ces contournements ont un coût: les produits stratégiques ont vu leur prix augmenter de 122% pour Moscou depuis le début de la guerre, selon des calculs d'économistes. Le gel des actifs russes - près de 200 milliards de dollars de liquidités appartenant notamment à la banque centrale - est aussi préjudiciable pour le pays, privé de devises.

VG avec AFP