Sévèrement punie par les droits de douane de Trump, la Suisse étend la durée du chômage partiel pour limiter les licenciements

Le drapeau suisse flottant à Saint-Moritz le 21 décembre 2024 - Fabrice COFFRINI / AFP
La Suisse a étendu ce mercredi la durée d'indemnisation du chômage partiel pour tenter de limiter les licenciements face au choc des droits de douane américains, qui affectent en particulier l'horlogerie et les PME industrielles. En août, la Maison Blanche a imposé des droits de douane de 39% aux produits helvétiques, suscitant de vives inquiétudes pour l'emploi dans ces secteurs très dépendants de leurs exportations.
Dans un communiqué, le Conseil fédéral (gouvernement) a annoncé prolonger la durée maximale d'indemnisation du chômage partiel à 24 mois, contre 18 mois auparavant, pour apporter "un soutien ciblé" aux entreprises. Cette extension de six mois doit leur permettre "de s'adapter à une situation économique encore difficile" face à "l'incertitude liée aux droits de douane" et "d'éviter des licenciements", indique le gouvernement.
"L'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux ainsi que l'industrie horlogère sont parmi les plus impactées", ajoute le communiqué, tout en précisant que "les prévisions du marché du travail ne laissent pas présager d'amélioration".
65% des fournisseurs de composants horlogers ont eu recours à des dispositifs de réduction temporaire de travail
La prolongation entrera en vigueur début novembre. Mi-2024, elle avait déjà été allongée de 12 à 18 mois notamment pour faire face aux difficultés liées à la hausse des prix de l'énergie. En août, l'organisation patronale Swissmem, qui représente les entreprises industrielles, avait lancé une pétition appelant entre autres à prolonger le chômage partiel afin de soutenir les petites et moyennes entreprises (PME), qui ne peuvent pas forcément relocaliser leur production aux États-Unis.
Selon les relevés du ministère de l'Economie, le taux de chômage en Suisse se limitait à 2,8% en août et en septembre, mais les statistiques pour le chômage partiel durant ces deux mois ne sont pas encore connues. Dans une étude sur l'horlogerie publiée mercredi, le cabinet d'audit et de conseils Deloitte relève que 65% des fournisseurs de composants horlogers, habituellement touchés les premiers en cas de ralentissement, indiquaient déjà en juillet avoir eu recours à des dispositifs de réduction temporaire de l'horaire de travail.