"Remarquable qu'ils assument leurs responsabilités": le gouvernement autrichien salue les syndicats qui ont accepté des modérations salariales

Christian Stocker à Vienne, en Autriche, le 27 février 2025. - Alex HALADA
Voilà un compromis négocié très vite. Le chancelier autrichien Christian Stocker s'est réjoui ce mardi 23 septembre d'un accord rapidement trouvé en seulement quelques heures entre les partenaires sociaux pour limiter les hausses de salaires et mettre fin à la spirale de l'inflation qui touche le pays.
"Il est particulièrement remarquable qu'ils assument leurs responsabilités en ces temps économiquement difficiles et agissent dans l'intérêt du pays", a-t-il déclaré dans un communiqué. Ce n'est qu'avec ce type d'accords que pourra être brisée "la spirale prix-salaires et maîtrisée durablement l'inflation", a-t-il ajouté.
Lundi, syndicats et patronat se sont mis d'accord pour ne plus indexer durant deux ans les hausses de salaire sur l'inflation. "À partir du 1er novembre 2025, les revenus réels seront augmentés de 1,41 %", a déclaré l'intersyndicale concernant la branche métallurgique. Puis de 1,9% en novembre 2026.
L'accord de deux ans prévoit également que, au cours de la période allant de novembre 2025 à juin 2026, les employés bénéficieront soit de deux jours supplémentaires de congés, soit de deux fois 500 euros sous forme de primes.
Le responsable des syndicats de production PRO-GE, Reinhold Binder, a évoqué un "accord de crise" qui ne couvre certes pas "entièrement l'inflation glissante", mais qui permet de "faire un pas vers l'avenir ensemble avec raison".
Une inflation deux fois supérieure à la moyenne de la zone euro
Après une baisse au printemps, l'inflation a récemment repris en Autriche. Elle était de 4,1% en août 2025, au-dessus de la moyenne de la zone euro (2%). De septembre 2024 à août 2025, base des négociations collectives, elle était de 2,8%.
En Autriche, les accords dans la métallurgie - qui concernent 200.000 employés - servent généralement de modèle pour les négociations salariales des autres secteurs de l'industrie.
Le déficit budgétaire pour 2025 devrait rester bien au-dessus de la limite de Maastricht de 3% du produit intérieur brut (PIB): il s'établirait à plus de 4%, malgré un plan d'austérité.
Après deux années de récession en 2023 et 2024, les prévisions stagnent autour de 0% pour 2025. Selon la chambre économique autrichienne(WKÖ), les entrées de commande "ont chuté de 13% en 2024 et de 4% supplémentaires au premier semestre 2025", notamment pour les raisons géopolitiques. Et la "forte augmentation du coût de la main d'oeuvre" comme des prix de l'énergie exacerbent "la pression sur la compétitivité internationale par rapport à d'autres pays européens".