Pas d'inflation, mais une "cherté de la vie": en Turquie, Erdogan veut encore baisser les taux

"Nous n'avons pas de problème d'inflation. Mais un problème de cherté de la vie". Recep Tayyip Erdogan, le président turc, n'en démord pas: la Turquie ne connait pas d'inflation, et, conséquence directe, elle doit encore baisser ses taux.
"Que personne n'attende cela de nous. Ce gouvernement n'augmentera pas les taux d'intérêt. Au contraire, nous allons continuer de les baisser", a affirmé Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse à la suite d'une réunion avec son cabinet.
L'inflation en Turquie a pourtant atteint 73,5% sur un an en mai. Mais le président turc estime, à rebours des théories économiques classiques, que les taux d'intérêt élevés favorisent l'inflation.
Taux directeur à 14%
Il avait contraint fin 2021 la banque centrale à abaisser son taux directeur de 19% à 14%, entre septembre et décembre, provoquant l'effondrement de la monnaie nationale.
L'inflation en Turquie est aujourd'hui au plus haut depuis décembre 1998, poussée par l'augmentation des prix de l'énergie et de l'alimentation, selon les données officielles publiées vendredi.
Elle est au coeur des débats en Turquie, à un an de l'élection présidentielle, prévue en juin 2023, l'opposition et nombre d'économistes accusant l'Office national des statistiques (Tüik) de sous-estimer sciemment et largement son ampleur.