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"Nous n’avons pas été assez craints": Emmanuel Macron sort de son silence en conseil des ministre sur l'accord avec Donald Trump

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Lors du conseil des ministres, Emmanuel Macron a manifesté son mécontentement par rapport à l'accord obtenu avec Washington.

Le président de la République a réagi pour la première fois à l'accord conclu avec les Etats-Unis sur les droits de douane lors du conseil des ministres ce mercredi 30 juillet.

"Pour être libre, il faut être craints. Nous n’avons pas été assez craints", a estimé le président, selon une source ayant participé au conseil des ministres. Il a estimé que "l'Europe ne se vit pas encore suffisamment comme une puissance".

Le président de la République qui était resté silencieux depuis dimanche estime que les négociations vont se poursuivre.

"La France a toujours tenu une position de fermeté et d’exigence, a-t-il affirmé devant ses ministres. Elle continuera de le faire. Ce n’est pas la fin de l’histoire et nous n’en resterons pas là. C’est une première étape dans un processus de négociation qui va se poursuivre."

Négocié âprement depuis des mois, l'accord prévoit des droits de douane sur toutes les importations européennes vers les États-Unis, à un taux unique de 15%, comprenant toutes les taxes déjà existantes.

"Visibilité et prévisibilité"

La présidente de la Commission européenne a affirmé qu'il n'y aurait plus aucun droit de douane sur des "secteurs stratégiques" comme l'aéronautique, "certains produits chimiques, certains produits agricoles" ou encore "certaines matières premières stratégiques". La liste de ces produits n'a toutefois pas été détaillée.

"L’accord a le mérite d’offrir de la visibilité et de la prévisibilité à court terme, estime Emmanuel Macron. Il préserve les intérêts français et européens: exemptions de droits de douane pour certaines de nos filières exportatrices majeures dont l’aéronautique, aucune concession pour nos filières agricoles, aucune remise en cause de notre autonomie réglementaire, de nos normes sanitaires et environnementales. La commission y a veillé."

Depuis dimanche, une grande partie de la classe politique français et européenne critique cet accord avec les Etats-Unis. Le Premier ministre François Bayrou a gravement qualifié dans un message sur X le moment de "jour sombre" et déploré une Europe "qui se résout à la soumission".

Le chancelier allemand Friedrich Merz a reconnu de son côté qu'il n'était pas "satisfait de ce résultat, dans le sens où [il] ne pense pas que ce soit une bonne chose."

"Mais (...) il était évident, a-t-il ajouté, compte tenu de la situation initiale avec les États-Unis, qu'il n'était pas possible d'obtenir davantage."

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Edgar Bequet avec Valentin Grille