"Nous nous battrons avec acharnement": les États-Unis menacent de sanctionner les pays qui voteront la taxe carbone sur le transport maritime

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le président Donald Trump à la Maison Blanche, le 9 octobre 2025. - Photo par ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
Encore des menaces. Vendredi 10 octobre, les États-Unis ont annoncé qu'ils appliqueront des sanctions à tout pays qui voterait en faveur d'une taxe carbone sur le transport maritime, dans le cadre de l'Organisation maritime internationale (OMI), une agence des Nations unies qui dénonce une mesure "néocoloniale".
La semaine prochaine en effet, les membres de l'OMI, basée à Londres, doivent voter sur l'adoption d'un accord dit "NZF" visant à réduire les émissions mondiales de dioxyde de carbone provenant du secteur du transport maritime international. Ce qui n'est pas du goût de plusieurs membres de l'administration Trump.
"Nous nous battrons avec acharnement pour protéger nos intérêts économiques en imposant des coûts aux pays qui soutiennent le NZF", cette taxe carbone, ont indiqué le secrétaire d'État américain Marco Rubio et ses homologues à l'Énergie et aux Transports dans un communiqué.
"Ce sera la première fois qu'une organisation des Nations unies imposera une taxe carbone mondiale à l'échelle internationale", selon Washington qui dit rejeter "catégoriquement" cette proposition soumise à l'OMI. Les États-Unis "ne tolérer[ont] aucune mesure susceptible d'augmenter les coûts pour nos citoyens, nos fournisseurs d'énergie, nos compagnies maritimes et leurs clients, ou encore nos touristes", selon le communiqué.
Restrictions de visa ou frais portuaires supplémentaires
Pour les États-Unis, les répercussions économiques de cette mesure "pourraient être désastreuses, certaines estimations prévoyant une augmentation des coûts mondiaux du transport maritime pouvant atteindre 10% ou plus".
Depuis son retour au pouvoir, le président américain Donald Trump a enclenché une marche arrière toute en matière de climat, dénonçant l'Accord de Paris de 2015 qui vise à limiter le réchauffement à +1.5°C idéalement et soutenant les énergies fossiles à coup de dérégulation. Le dirigeant républicain a rejeté à l'ONU les conclusions scientifiques sur le sujet et accusé le "changement climatique" d'être "la plus grande arnaque" de l'Histoire.
Parmi les sanctions envisagées, des restrictions de visa ou des frais portuaires supplémentaires aux navires détenus, exploités ou battant pavillon de pays soutenant la taxe carbone.