Motos, whisky, jeans: quels produits américains sont ciblés par les contre-mesures douanières de l'UE?

L'Union européenne a riposté aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium en annonçant des contre-mesures commerciales envers des produits américains.

L'Europe réplique à Donald Trump. Répondant à l'entrée en vigueur des droits de douane américains de 25% sur l'acier et l'aluminium, l'Union européenne dégaine ses contre-mesures commerciales. Une série de produits exportés par les États-Unis vers le Vieux continent seront alourdis de droits de douane supplémentaires dans les prochaines semaines, dès le 1er avril pour une partie d'entre eux.

"Les contre-mesures que nous prenons aujourd'hui sont fortes mais proportionnées", a affirmé la Commission européenne.

Quelle est la réponse européenne face aux droits de douane américains?

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"Étant donné que les États-Unis appliquent des droits de douane" sur l'acier et l'aluminium "d'une valeur de 28 milliards de dollars [25,8 milliards d'euros], nous réagissons en adoptant des contre-mesures d'une valeur de 26 milliards d'euros" pour correspondre "à la portée économique des droits de douane imposés par les États-Unis", a avancé l'exécutif européen. Donald Trump s'était déjà attaqué aux importations d'acier et d'aluminium au cours de son premier mandat, mais la nouvelle salve de nouveaux droits de douane va beaucoup plus loin.

En deux étapes

La contre-attaque commerciale européenne sera déroulée en deux temps. Les "mesures de rééquilibrages" mises en œuvre en 2018-2020 pour répondre aux droits de douane sur l'acier et l'aluminium sont suspendues à l'heure actuelle. Mais cette suspension expire au 31 mars 2025 et la Commission européenne propose d'y laisser libre cours. Ces contre-mesures, qui seront automatiquement rétablies au 1er avril prochain, ciblent des produits symboliques pour les États-Unis, dont l'entrée sur le sol européen sera alourdie de droits de douane additionnels de 10, 25, 35 ou 50%.

Côté agricole, la liste intègre le maïs, le riz, les canneberges des arachides et certains jus d'orange, dont la Floride est l'un des mastodontes mondiaux. Dans cette longue liste, où les produits sont précisément définis, s'y retrouvent également le whisky, les cigares, des produits en acier ou en aluminium, de la vaisselle de table, de l'électroménager, des appareils électriques, des piles, des bateaux, des véhicules de transport ou encore des motos, avec Harley Davidson dans le viseur. De vêtements tels que les t-shirts, les jeans ou les chemises y sont aussi inscrits.

Une seconde étape imposera un paquet supplémentaire de contre-mesures envers les États-Unis. La Commission européenne a publié une liste – d'une centaine de pages – recensant les produits américains "susceptibles de faire l'objet de mesures éventuelles". À la suite de consultations prévues au cours des deux prochaines semaines, Bruxelles mettra une proposition définitive sur la table, prévoyant une application de ces nouvelles mesures dès la mi-avril. La Commission européenne a toutefois ajouté qu'elle restait "ouverte aux négociations" dans l'intervalle de temps.

Produits agricoles

Cette seconde liste regroupe un grand nombre de produits agricoles: volaille, bœuf, produits laitiers (lait, yaourt, babeurre), œufs, amandes, fruits (agrumes, pêches, fruits rouges), café, épices (poivre, piments, gingembre), céréales et farines (blé dur, seigle, orge,), huiles (arachide, tournesol, colza), sucre. Un autre volet rassemble des produits industriels, tels que des produits d'hygiène, des produits de beauté, des produits en acier et en aluminium, des articles en cuir, des produits en bois, des textiles, des vêtements ou encore des motos et des appareils électroménagers.

En 2024, l'Union européenne a exporté 531,6 milliards d'euros de marchandises vers les États-Unis et en importé 333,4 milliards d'euros, soit un excédent commercial de 198,2 milliards d'euros.

Ce jeudi, Donald Trump a répliqué, annonçant qu'il taxerait notamment le champagne et les vins à 200% si les Européens ne retiraient pas leur future hausse.

Jérémy Bruno avec AFP Journaliste BFMTV