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Milton: la facture pourrait s'élever à 60 milliards de dollars

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LE MONDE QUI BOUGE. En plus d’avoir fait des victimes, l’ouragan Milton qui a frappé la Floride pourrait coûter très cher aux assureurs.

Même si le pire semble avoir été évité, Milton a fait au moins 11 morts et des dégâts colossaux, notamment à cause d’une série de tornades inattendues. L’ouragan majeur est le deuxième à frapper les États-Unis en quinze jours. Avant lui, Hélène a dévasté plusieurs États du sud-est, tuant plus de 236 personnes et emportant des pans de routes entiers.

A lui seul, Milton pourrait couter jusqu’à 60 milliards de dollars aux assureurs selon l’agence de notation Morningstar DBRS qui ajoute que la saison des ouragans 2024, qui dure jusqu'à la fin novembre, « risque d'entamer leur rentabilité ».

Ces dernières années, la Floride est devenue le symbole de la crise de l'assurance des biens immobiliers dans le pays. Certains assureurs ont déjà abandonné l’Etat, particulièrement à risque face au changement climatique.

Augmentation des tarifs

Les tarifs des assurances pourraient augmenter au 1er janvier mais aussi ceux des réassureurs. Ces derniers vont devoir compenser la baisse de leurs résultats, prévient Barclays. Les actions de plusieurs d’entre eux comme Swiss Re, Munich Re et Lloyd's of London ont reculé cette semaine à l'approche de l’ouragan. Certaines avaient pourtant récemment atteint des niveaux record en Bourse après avoir enregistré d’importants bénéfices. Mais pour la RBC "ce n'est qu'une question de temps avant que les actions ne remontent car les perspectives d'une tarification plus stricte des futures polices d’assurances s'installent".

Reste que selon une étude de Swiss Re, à cause du changement climatique, le coût des catastrophes naturelles pour les assureurs et les réassureurs pourrait "doubler au cours des dix prochaines années". L’an dernier, dans le monde, les évènements climatiques ont engendré 280 milliards de dollars de dégâts.

"Fais quelque chose de ta vie mon gars"

Ces ouragans tombent au pire moment pour les démocrates. A moins d’un mois de la présidentielle, Donald Trump ne se prive pas de les instrumentaliser. Le candidat républicain, qui ne cesse de critiquer la gestion du gouvernement, est même allé jusqu’à accuser l’administration en place d’avoir "volé l’argent" de l’agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles pour le donner aux "immigrés". Joe Biden, très remonté, accuse Donald Trump d'avoir déclenché une "avalanche de mensonges".

"Ces dernières semaines, on a assisté à une promotion imprudente, irresponsable et incessante de la désinformation et des mensonges purs et simples sur ce qui se passe. Cela sape la confiance des habitants de la Floride".

Littéralement exaspéré hier, Joe Biden a même fait une sortie d'une familiarité inhabituelle : "Fais quelque chose de ta vie mon gars" a-t-il lancé face à la presse en direction du Républicain. Donald Trump, qui réside en Floride, promet aux électeurs quelqu’un qui les "aidera vraiment" en cas de catastrophes naturelles. Il affirme que la réponse du gouvernement est "la pire depuis Katrina", l’ouragan qui avait dévasté La Nouvelle-Orléans, en 2005, et fragilisé le président de l’époque, George W. Bush.

Pendant ce temps, Kamala Harris se montre mobilisée, sur le terrain. La vice-présidente joue la carte de l’empathie, au chevet des populations sinistrées. "Il fut un temps et un lieu où ces tempêtes étaient apolitiques", regrette un responsable de la Maison-Blanche.

Caroline Loyer