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Liz Truss nomme un libéral pur et dur au ministère des Finances

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La nouvelle Première ministre du Royaume-Uni a décidé de placer Kwasi Kwarteng, jusqu'ici ministre des Entreprises, au poste-clé de ministre des Finances.

La Première ministre britannique Liz Truss a nommé mardi ministre des Finances son proche allié Kwasi Kwarteng, qui était jusqu'à présent ministre des Entreprises, et se retrouvera en première ligne de la grave crise économique et sociale frappant le Royaume-Uni.

Fils d'immigrés du Ghana arrivés au Royaume-Uni dans les années 60, le nouveau Chancelier de l'Echiquier, 47 ans, est le premier noir à occuper ce poste et est considéré comme un libéral pur jus au matière d'économie, apôtre d'impôts faibles et de l'économie de marché.

Dans le prolongement des idées économiques de Liz Truss

En ce sens, sa nomination n'est pas une grande surprise puisque Liz Truss n'a jamais caché ses convictions économiques profondément libérales durant la campagne. Régulièrement comparée à l'illustre Margaret Thatcher depuis deux mois, l'ancienne ministre des Affaires étrangères a proposé plusieurs mesures fortes afin de libérer pleinement le potentiel économique du pays en encourageant la création d'entreprises.

Parmi ces mesures, figure notamment une baisse drastique des impôts à hauteur de 30 milliards de livres avec une attention toute particulière à l'impôt sur les sociétés dont elle souhaite annuler la hausse programmée de 19 à 25% pour 2023. Si elle pourrait s'ouvrir à des aides en faveur des ménages, elle souhaite néanmoins réduire les dépenses publiques de manière conséquente.

Des tirs à rectifier

En revanche, son programme économique présente quelques lacunes et prévoit peu d'actions pour enrayer la crise énergétique et abaisser la facture des ménages et entreprises à l'exception d'un budget d'urgence vaguement évoqué. Contrairement à son adversaire Rishi Sunak, Liz Truss n'a pas hérigé la lutte contre l'inflation comme sa priorité absolue alors que celle-ci pourrait dépasser les 20% début 2023.

Enfin, le parallèle avec la Dame de Fer apparaît d'autant plus crédible que la nouvelle Première ministre a d'ores et déjà annoncé qu'elle tiendrait aux forces syndicalistes dont les mouvements de contestation se multiplient à travers le pays depuis cet été. A ce titre, elle envisage une loi qui imposerait davantage d'obligation de service minimum en cas de grève.

Timothée Talbi avec AFP