"Les secteurs sont inquiets": Annie Genevard estime à 800 millions d'euros le coût des droits de douane américains sur l'agriculture française

"Les secteurs sont inquiets". Annie Genevard ne l'a pas caché mercredi, en prenant la parole au sortir d'une réunion interministérielle à Bercy: l'agriculture serait une victime importante des 15% de droits de douane imposés par les États-Unis à l'Union Européenne, dans le cadre de l'accord négocié ce week-end.
"Nous exportons pour 5 milliards d'euros, 4 milliards pour le vin et les spiritueux, et 1 milliard pour le lait et les produits d'épicerie. 15%, c'est donc 800 millions d'euros qui s'ajoutent pour les consommateurs locaux" a rappelé la ministre.
"J’espère que ce sera un plafond, ce taux de 15%, et que nous aurons un accord 'zéro pour zéro', c’est nécessaire à la survie de certaines filières sont déjà affectées par les taxes chinoises et connaissent des crises, comme la filière viticole", a-t-elle poursuivi.
La France "pousse" pour que le secteur des spirieux soit exempté
L'accord ne serait ainsi pas signé, et ne serait conclu que "facialement". "Beaucoup d’incertitudes planent et méritent d’être éclaircies", appuie Annie Genevard. Plus particulièrement, le secteur des spiritueux espère échapper à des sanctions et la France "pousse" pour qu'il soit exempté, a souligné le ministre Laurent Saint-Martin.
Le maintien de normes sanitaires réciproques est aussi une ligne rouge pour la France.
Concernant les détails de l'accord, le couperet pourrait tomber d'ici à quelques jours. Sans que les États-membres ne puissent faire quoi que ce soit d'autre, que discuter entre eux. "Les États ont délégué à la Commission européenne la capacité de négocier des accords. On peut le déplorer, mais c’est ainsi. Cela n'empêche pas que les États-membres échangent pour savoir si cet accord doit se faire", a continué la ministre.