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Le visage de la future diplomatie américaine se dévoile

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LE MONDE QUI BOUGE. Avec ses dernières nominations, Donald Trump confirme sa volonté de rupture en matière de politique étrangère.

Il ne perd pas de temps. A plus de deux mois de son investiture, Donald Trump multiplie les nominations. Deux personnalités bien connues des républicains devraient prendre les rênes de la politique étrangère américaine.

Marco Rubio, influent sénateur de Floride, pressenti à un moment pour être le colistier de Donald Trump, est attendu au poste de secrétaire d'État selon la presse américaine. Il prendrait la succession d’Anthony Blinken, actuel chef de la diplomatie.

Marco Rubio, 53 ans, avait qualifié le président élu d'"arnaqueur" lors des primaires. Depuis, les deux hommes se sont réconciliés. Il était durant cette campagne l’un des conseillers de Donald Trump.

Mike Waltz, lui, est désigné conseiller à la sécurité nationale. Cet ex-militaire de 50 ans, également élu de Floride, occupera l’un des postes les plus importants puisqu’il sera chargé de définir la politique américaine concernant les conflits à l’étranger.

"Xi Jinping pourrait devenir plus paranoïaque"

Avec ces deux nominations, Donald Trump place clairement la Chine au centre de sa politique étrangère.

Les deux hommes sont partisans d’une ligne dure face à la "menace" chinoise. Marco Rubio en a même fait un thème central bien avant Donald Trump. Il en parle depuis plus de 20 ans. Selon lui, ce qui définira le monde du 21eme siècle, c’est la relation entre Washington et Pékin.

"Le parti communiste chinois dit aux pays étrangers, aux investisseurs, aux entreprises que pour maintenir la croissance de leurs économies ils doivent négocier avec eux, pas avec nous", résume Marco Rubio.

Marco Rubio fait partie des sénateurs qui avait déposé une proposition de loi pour interdire Tik Tok. Un outil de propagande selon lui.

Mike Waltz aussi est un grand critique de Pékin. Il estime que les États-Unis doivent se préparer à un conflit armé dans la région Asie-Pacifique. Le ministre taiwanais de la défense a d’ailleurs exprimé sa gratitude à l’annonce de sa nomination.

Pour Neil Thomas, chercheur à l'Institut d’études politiques de l’Asie, l’empire du milieu a des raisons de s’inquiéter. Selon lui, "Xi Jinping pourrait devenir plus paranoïaque quant aux intentions américaines et se sentir obligé d’intensifier les démonstrations de force", ce qui augmenteraient les tensions bilatérales.

Promesse de rupture

Tout comme Trump, les deux hommes défendent des postions dures face à l’Iran. Comme lui, également, ils critiquent l’OTAN ou plus précisément le manque d’investissement en matière de défense de la part des pays membres. Mike Waltz qualifie ce manque de dépense de "pathétique". Aucun des deux ne dit pour l’instant s’il soutiendrait un retrait de l’organisation, évoqué par le président élu.

Concernant l’Ukraine, la future diplomatie américaine remet en cause le soutien illimité de Washington et prône une solution rapide.

Marco Rubio a voté contre l’aide de 60 milliards de dollars débloquée en avril dernier. Mike Waltz, dans une tribune publiée sur le site de FoxNews.com, écrivait récemment que "l'ère du chèque en blanc du Congrès à l'Ukraine était révolue".

Le non-interventionnisme,et l’unilatéralisme étaient au cœur de la campagne Donald Trump avait promis un changement radical en matière de politique étrangère, on en voit les prémices.

Caroline Loyer