Le Premier ministre espagnol soutient l'accord commercial entre l'UE et les États-Unis mais "sans aucun enthousiasme"

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'adresse aux journalistes lors d'une conférence de presse le 28 janvier 2025 au palais de La Moncloa à Madrid. - Borja Puig de la Bellacasa / LA MONCLOA
Le Premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sánchez, a affirmé, ce lundi 28 juillet, qu'il "(soutenait)" l'accord commercial conclu la veille par les États-Unis et l'UE, mais "sans aucun enthousiasme".
"J'apprécie l'attitude constructive (...) qu'a eue la présidente de la Commission européenne", Ursula von der Leyen, qui a négocié cet accord avec le président américain Donald Trump, et "je soutiens cet accord commercial, mais je le fais sans aucun enthousiasme", a dit le chef du gouvernement espagnol lors d'une conférence de presse à Madrid.
Le président américain et la présidente de la Commission européenne ont annoncé dimanche en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux États-Unis soient taxés à 15%.
L'UE s'engage aussi à procéder à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie - visant notamment à remplacer le gaz russe - et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux États-Unis, les Européens espérant éviter à ce prix très élevé une escalade commerciale.
La seule réaction sectorielle enregistrée à ce stade en Espagne a été celle de la Fédération espagnole des Industries d'Alimentation et de Boissons (Fiab), qui a estimé que l'imposition de droits de douane de 15% aux produits européens exportés vers les États-Unis "met fin à l'équilibre du libre échange".
"Un accord est mieux qu'une guerre commerciale ouverte, mais nous ne nous résignons pas à ce que les exportations de nos produits vers les États-Unis soient pénalisées par des tarifs de 15%", poursuit la Fiab, qui dit représenter plus de 18.000 entreprises exportatrices.
Le secteur des industries alimentaires est l'un de ceux qui seront les plus touchés en Espagne par l'imposition de ce taux de 15%.
La France déçue par l'accord commercial
De son côté, François Bayrou a lui dénoncé l'accord commercial passé par Ursula von der Leyen avec Donald Trump, estimant que par cet accord l'Union européenne qui "se résout à la soumission" vis-à-vis des États-Unis.
"Il ne faudrait pas que cet accord soit la fin de l'histoire, auquel cas nous nous serions tout simplement juste affaiblis", a estimé sur France Inter le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin. "Maintenant, il va y avoir une négociation technique" et "nous pouvons nous saisir de cette séquence pour nous renforcer", a-t-il ajouté.
À Paris, si on concède que cet accord va apporter de la "stabilité" aux entreprises, on insiste surtout sur son caractère "déséquilibré", selon les termes utilisés par plusieurs membres du gouvernement.
"Notre responsabilité aujourd'hui, c'est de faire en sorte que cet accord, in fine, soit le moins déséquilibré possible", a déclaré sur RTL le ministre français de l'Industrie et de l'Energie Marc Ferracci.