Le G7 critique la décision de l'Inde de restreindre les exportations de blé

Le pays est le deuxième producteur mondial de cette céréale stratégique.

Alors que la guerre en Ukraine fait craindre une crise alimentaire dans certains pays, l'Inde, deuxième producteur mondial, se préparait en mars à augmenter ses exportations de blé pour pallier le manque de blé ukrainien et russe. Deux mois plus tard, le pays a finalement décidé de restreindre les exportations de cette céréale stratégique. Une décision qui a suscité de vives critiques de la part du G7 réuni ce samedi.

"(...) Si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l'exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu'aggraver la crise et cela nuira aussi à l'Inde et à ses agriculteurs", a déclaré le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Özdemir, à l'issue d'une réunion avec ses homologues à Stuttgart. "Nous appelons l'Inde à prendre ses responsabilités en tant que membre du G20", a-t-il ajouté en réaction à l'annonce de New Delhi.

Dans une ordonnance publiée ce vendredi, le gouvernement a déclaré que cette décision a été prise afin de "gérer la sécurité alimentaire globale du pays et de répondre aux besoins des pays voisins et d’autres pays en développement vulnérables qui sont affectés par les changements soudains du marché mondial du blé et qui ne peuvent pas accéder à des approvisionnements adéquats en blé".

Deux types d'exportations autorisés

Seuls deux types d’envois sont désormais autorisés. Le premier est "sur la base d’une autorisation accordée par le gouvernement indien à d’autres pays pour répondre à leurs besoins de sécurité alimentaire et sur la base de la demande de leurs gouvernements".

Le second concerne les exportations dans le cadre des dispositions transitoires, où une lettre irrévocable a été émise au plus tard à la date de cette notification, "sous réserve de la présentation de preuves documentaires comme prescrit”, a indiqué une notification du département du Commerce.

Le gouvernement indien s'attend pourtant cette année à un record de production de blé, à 111 millions de tonnes. Ce qui devrait lui permettre d'en vendre davantage à l'étranger alors que les exportations indiennes ont déjà quadruplé passant de 1,4 million de tonnes en 2020 à 6 millions en 2021.

Pas de quoi pour autant remplacer les 24 millions de tonnes exportées par l'Ukraine, grenier à blé de l'Europe.

Olivier Chicheportiche avec AFP