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L'Union européenne saisit l'OMC contre une enquête chinoise visant ses produits laitiers

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La Chine a lancé fin août une enquête sur des pratiques commerciales déloyales concernant des produits laitiers sur fond de tensions avec Bruxelles sur l'importation de véhicules électriques chinois.

Retour de flammes. Bruxelles a lancé ce lundi une procédure auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester une enquête chinoise antidumping visant certains produits laitiers européens.

Une mesure anti-subventions qui fait suite à une décision similaire de l'Europe, mise en place en juin dernier: à savoir, des droits de douanes provisoires visant les importations de voitures électriques produites en Chine.

Un bras de fer anti-dumping

La Commission a annoncé le 20 août sa décision de surtaxer pendant cinq ans les véhicules électriques provenant de Chine. Pékin est accusé d'avoir faussé la concurrence en subventionnant massivement les constructeurs sur son territoire, leur permettant d'offrir des prix inférieurs. L'UE espère ainsi protéger sa filière automobile qui emploie 14,6 millions de salariés.

"Aujourd'hui, la Commission a lancé une demande de consultation auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), contestant l'ouverture par la Chine d'une enquête antisubventions sur les importations de certains produits laitiers en provenance de l'UE", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.
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La demande de consultation est la première étape de la procédure de règlement des différends devant l'OMC. Elle s'inscrit dans un bras de fer autour de la taxation des voitures électriques chinoises. En guise de mesures de rétorsion, Pékin a lancé des enquêtes anti-dumping visant le porc, les produits laitiers et les eaux-de-vie de l'Union européenne.

Aux yeux de la Commission européenne, l'enquête chinoise sur les produits laitiers de l'UE repose sur des "allégations contestables" et des "preuves insuffisantes". Bruxelles entend "défendre fermement" les intérêts européens face aux "procédures abusives".

Un dossier européen brulant sur les droits de douane

La mise en place d'une surtaxe sur les voitures électriques chinoises est l'un des dossiers chauds de la rentrée à Bruxelles. Les Etats membres sont divisés sur cette procédure soutenue notamment par la France.

Espagne et Allemagne ont appelé les pays membres à revoir leur position, pour éviter une guerre commerciale. La puissante industrie automobile allemande est fortement implantée en Chine, premier marché mondial, et redoute les répercussions négatives d'un conflit avec Pékin. Avant de devenir définitifs, les droits de douane de la Commission doivent être confirmés par un vote des 27 Etats membres de l'UE, avant la fin du mois d'octobre.

Ce dossier brulant des droits de douane est aussi débattu de l'autre côté de l'Atlantique: la Chine a fustigé ce lundi la possible interdiction de vente aux Etats-Unis de voitures électriques importées de Chine intégrant de la technologie chinoise et russe au nom de la sécurité nationale, une mesure non confirmée par Washington mais relayée dans la presse. Mi-septembre, Washington avait toutefois annoncé que ces véhicules seraient taxés à 100% à partir du 27 septembre.

P. B. avec AFP