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L'Ecosse demande au Royaume-Uni de "coopérer" pour un nouveau référendum sur l'indépendance

La Première ministre écossaise et cheffe de file du SNP, Nicola Sturgeon, le 9 mai 2021 à Edimbourg, après la victoire de son parti aux élections locales

La Première ministre écossaise et cheffe de file du SNP, Nicola Sturgeon, le 9 mai 2021 à Edimbourg, après la victoire de son parti aux élections locales - Andy Buchanan © 2019 AFP

La dirigeante écossaise, Nicola Sturgeon, souhaite organiser une nouveau référendum sur l'indépendance de sa nation en 2023. Mais se heurte toujours au refus du Premier ministre britannique, Boris Johnson.

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a demandé ce lundi au gouvernement britannique de faire preuve de "coopération" en autorisant la tenue d'un nouveau référendum sur l'indépendance de sa nation, ce à quoi s'oppose fermement Boris Johnson.

Dans un discours de clôture de la conférence annuelle de sa formation, le Parti national écossais, Nicola Sturgeon a affirmé que son "approche en termes de gouvernement et de politique sera, dans la mesure du possible, la coopération et non la confrontation".

"C'est donc dans cet esprit de coopération que j'espère que les gouvernements écossais et britannique pourront parvenir à un accord - comme nous l'avons fait en 2014 - pour permettre aux souhaits démocratiques du peuple écossais d'être entendus et respectés", a-t-elle déclaré, faisant référence à une précédente consultation qui avait été marquée par la victoire à 55% du camp favorable au maintien dans le Royaume-Uni.

"Une fois par génération"

La populaire Nicola Sturgeon souhaite organiser ce nouveau référendum d'ici la fin de 2023, se fixant d'abord comme objectif de surmonter la crise liée à la pandémie. Son parti était arrivé en tête des élections locales en mai et s'est allié pour gouverner aux Verts, également favorables à l'organisation d'un référendum. Mais le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a le dernier mot pour autoriser ce référendum, juge qu'une telle consultation ne peut se produire "qu'une fois par génération" et qu'elle serait source de division.

Pour Nicola Sturgeon, le Brexit a changé la donne, les Ecossais s'y étant opposés à 62% des voix. Lundi, elle a dénoncé l'impact de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, avec une "augmentation des coûts pour les fabricants", des "pénuries de certains aliments" et des "manques de main-d'oeuvre dans de nombreux secteurs" en raison de "la combinaison de la pandémie et d'une politique d'immigration profondément hostile". Elle souhaite que l'Ecosse puisse rejoindre l'UE en tant qu'Etat indépendant.

Ce n'est pas à un gouvernement, à Londres, "de décider de notre avenir sans le consentement des gens qui vivent ici", a-t-elle estimé. "En tant que pays indépendant, la coopération entre l'Écosse et nos amis du reste du Royaume-Uni se poursuivra, mais sur une meilleure base: l'Écosse sera un partenaire égal.".
P.L. avec AFP