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Brexit: les pêcheurs écossais n'arrivent plus à exporter leurs langoustines

Des langoustines.

Des langoustines. - FRED TANNEAU / AFP

Les pêcheurs écossais peinent à exporter leurs langoustines vers l'Union européenne en raison des nouvelles contraintes administratives post-Brexit.

L'Écosse croule… sous les langoustines. Plombées par les nouvelles tracasseries administratives, conséquences de la sortie effective du Royaume-Uni de l'UE depuis le 1er janvier, les cargaisons de crustacés pêchés dans la Mer du Nord ne parviennent plus à franchir les frontières à temps. Les pêcheurs écossais fournissent de nombreuses tables européennes, et notamment françaises, avec leurs langoustines. Mais les Britanniques, eux, n'en consomment que très peu, et les fruits de mer s'entassent dans les ports sans traverser la Manche.

Le processus administratif nécessaire depuis le 1er janvier pour exporter des produits de la mer du Royaume-Uni vers l'Union européenne.
Le processus administratif nécessaire depuis le 1er janvier pour exporter des produits de la mer du Royaume-Uni vers l'Union européenne. © Gouvernement britannique

La sortie du Royaume-Uni de l'UE a sonné le glas du marché unique pour le pays. D'une paperasserie minimale, l'exportation des produits de la mer exige désormais un processus en 25 étapes pour entrer sur le territoire européen. Inspections sanitaires au départ et à l'arrivée, certificats administratifs, déclarations aux douanes, et même test anti-Covid pour le transporteur : une livraison, qui ne demandait qu'une journée auparavant, nécessite trois à quatre jours à l'heure actuelle. D'autant que la moindre erreur sur un formulaire retarde de plusieurs heures la livraison des fruits de mer.

Denrées périssables

Or, pour s'assurer de leur qualité, les langoustines doivent être réceptionnées dans les 72 heures après avoir été pêchées dans les eaux écossaises, souligne Ouest France. Passé ce délai, la marchandise perd de sa valeur et est parfois refusée par les clients européens, dont certains ont simplement interrompu leurs commandes pour le moment. Faute de pouvoir écouler toutes les prises sur le marché local, les prix de certains produits s'effondraient de plus de 80% en début de semaine à la criée de Peterhead, au nord-est d'Aberdeen, rapporte le journal écossais The Independant.

Certains craignent la faillite. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a assuré mercredi qu'il comprenait la "frustration temporaire" de la filière et a promis une compensation financière. Dans une vidéo publiée sur Twitter, un pêcheur assurait qu'il "jetterait les crustacés pourris aux portes de Westminster" si les exportations ne reprenaient pas normalement dès la semaine prochaine.

Jérémy Bruno