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Il a notamment touché la reine en 2019... Les raisons "non-officielles" derrière le très rapide accord commercial entre Trump et le Royaume-Uni

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Le président américain et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont présenté ce lundi un accord commercial, lors du sommet du G7 à Kananaskis, au Canada.

Le Royaume-Uni a réussi le tour de force d'être le premier pays européen à arracher un accord commercial avec Donald Trump suite à son offensive tarifaire. Le président américain et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont présenté ce lundi cet accord, lors du sommet du G7 à Kananaskis, au Canada.

"C'est un accord équitable qui va produire beaucoup d'emplois, beaucoup de revenus", s'est félicité le président américain. "C'est un accord très important et un très bon jour pour nos deux pays", a ajouté Keir Starmer.

Alors que les négociations avec l'Union européenne et la Chine s'embourbent, comment Keir Starmer a-t-il réussi à convaincre son homologue américain, jugé inflexible? Si peu de détails ont filtré, il semble bien que le Royaume-Uni ait obtenu de belles concessions de la part de Trump, notamment une baisse des droits de douane sur les voitures, l'acier exportées vers les États-Unis et d'autres produits.

On le sait, Donald Trump fonctionne à l'instinct et au ressenti. Et il semble qu'avec Keir Starmer, ces deux cases ont été cochées. Pas de mépris clairement affiché comme avec Emmanuel Macron, pas de pique sur la Seconde guerre mondiale comme avec le nouveau chancelier allemand, mais du respect et même une certaine amitié.

Amitiés à géométrie variables

Même si ces amitiés sont à géométrie variable chez Donald Trump, l'exemple Elon Musk étant criant, le locataire de la Maison Blanche a plusieurs fois dit tout le bien qu'il pensait de Starmer (malgré le fait qu'il soit Travailliste, donc en théorie du centre-gauche) mais aussi du Royaume-Uni en général.

"Nous sommes des partenaires, des alliés et des amis de longue date, et nous sommes devenus amis en peu de temps. Il est légèrement plus progressiste que moi", a plaisanté Trump, cité par CNBC.

Et de lui tresser des éloges: "Je m'entends bien avec lui. Je l'apprécie beaucoup. Il a représenté son pays sur le plan philosophique. Je ne suis peut-être pas d'accord avec sa philosophie, mais j'entretiens d'excellentes relations avec lui".

C'est "une personne très compétente" qui fait "du très bon travail", a-t-il ajouté.

Cette proximité qui paraît sincère malgré des personnalités a priori très différentes est sûrement une des clés qui ont permis cet accord commercial. Mais cela n'a pas suffi.

Il y a évidemment le lien historique, culturel, presque fraternel entre les deux pays qui forme "un lien privilégié". Un lien que Donald Trump cultive à travers ses origines (sa mère était d'origine écossaise) et son goût pour la culture britannique mais aussi sa monarchie séculaire.

"Il aimait la reine. Il admire le roi"

Selon la presse, il a particulièrement apprécié d'avoir été reçu en 2019 par la reine Elisabeth II malgré quelques accros au protocole (il avait touché la souveraine notamment, ce qui constitue en soi un crime). Tout comme le fait d'être officiellement invité par le nouveau monarque Charles III (à travers une lettre manuscrite) à une visite d'Etat. On peut donc dire que la Couronne britannique a participé activement à la résolution du conflit commercial entre les deux pays et Donald Trump s'en réjouit.

"Il aimait la reine. Il admire et aime le roi. C'est une relation très importante. C'est un homme d'affaires qui entretient de nombreuses relations d'affaires importantes en [Grande-Bretagne]. Mais je pense que c'est bien plus profond que cela. Il existe une réelle affinité culturelle. Et bien sûr, l'Amérique est fondamentalement un pays anglo-saxon", a d'ailleurs résumé le vice-président Vance.

Enfin, de manière bien plus pragmatique, la signature de cet accord a certainement été facilité par le fait que les États-Unis bénéficient, selon les chiffres américains, d'un excédent commercial de biens avec le Royaume-Uni, ce qui signifie que les Britanniques achètent plus aux États-Unis qu'ils n'exportent. Même si ce chiffre est soumis à interprétation, les données britanniques ayant tendance à dire le contraire.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business