Europe: ces dirigeants pro-Trump qui mettent à mal l'unité

Il est le seul leader européen à avoir félicité Donald Trump après sa vive altercation avec Volodymyr Zelensky.
Viktor Orban menace aujourd'hui de faire échouer le sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement prévu ce jeudi à Bruxelles. Le Premier ministre hongrois entend s'opposer aux efforts visant à trouver un consensus parmi les 27. Il préconise de ne pas adopter de conclusions écrites sur l’Ukraine lors de cette rencontre. Dans une lettre adressée à António Costa, le Président du Conseil européen, il écrit:
"Il est devenu évident qu'il existe des différences stratégiques dans notre approche de l'Ukraine qui ne peuvent être comblées par la rédaction ou la communication".
Viktor Orbán va jusqu’à exhorter l'Europe à discuter directement avec la Russie. Le dirigeant pro-Trump et pro-russe a le mérite de la constance. Depuis le début de la guerre, il a bloqué à plusieurs reprises l'adoption de sanctions européennes contre Moscou et s'est opposé à l'ouverture des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE.
Un "mini Orban"
Dans sa tentative de déstabilisation, Viktor Orban peut compter sur un allié au sein du bloc. Robert Fico, pro-russe notoire, soutient le rapprochement entre Washington et Moscou. Le Premier ministre slovaque, qui a fait toute sa campagne en promettant d’aligner sa politique étrangère sur celle de son voisin hongrois, a réaffirmé ce week-end qu’il ne soutiendra Kiev "ni financièrement ni militairement".
Selon lui, "l'Occident a poussé l'Ukraine dans une mauvaise situation". Celui qui est parfois qualifié de "mini Orban", s’opposera à une adhésion à l’OTAN tant qu’il sera en poste. Et comme son mentor, il exige que l'Ukraine rouvre le transit de gaz russe vers l'Europe.
À Bruxelles ces positionnements ne surprennent pas. On se rassure avec le fait que Budapest et Bratislava ne s'opposent pas au plan de consolidation de l'industrie de défense européenne. Mais il faudra faire preuve d'inventivité pour passer outre leur opposition sur les autres points.
Jeu d'équilibriste
Giorgia Meloni, elle, a plus de mal à se positionner sur le dossier ukrainien. On la sait proche de Donald Trump. Le président américain l’a qualifiée de "femme fantastique ayant conquis l’Europe" lorsqu’il l’a reçue en janvier dernier. La Présidente du Conseil italien aimerait rester en odeur de sainteté tout en ne trahissant pas les Européens.
"Nous devons être capables d’éviter l’erreur de diviser ou d’encourager une division de l’Occident, ce qui serait désastreux pour tout le monde", a-t-elle déclaré en marge du sommet de Londres.
L’ambiguïté que cultive la dirigeante est perceptible par tous. Dans une interview accordée à la presse italienne, Emmanuel Macron lui fait un appel du pied: "Nous avons besoin de l’Italie, d’une Italie forte qui agit aux côtés de la France, de l’Allemagne, dans le concert des grandes nations".
Giorgia Meloni réclame la convocation "sans délais" d'un "sommet" entre Washington et Bruxelles. Si les deux parties pouvaient s’entendre cela lui permettrait de ne pas avoir à choisir son camp.