Droits de douane: Michel-Édouard Leclerc juge que Trump "casse ce qui faisait qu'on aimait l'Amérique"

"Ce n'est pas simplement un coup de gueule, un gars qui renverse la table." Invité sur RMC et BFMTV ce mardi 8 avril, Michel-Édouard Leclerc a estimé que l'offensive protectionniste de Donald Trump allait "chambouler" le commerce mondial durablement. "Ce n'est que le début d'une grande négociation qu'impose l'Amérique", a-t-il dit ajoutant qu'il faudra "reconstruire" le "jeu" du commerce international et qu'"il y en a pour 10 ans parce que c'est la fin d'un ordre".
Face aux droits de douane américains, le président du comité stratégique des centres E. Leclerc a également appelé les chefs d'entreprise et les pays européens à rester unis face aux droits de douane de Donald Trump qui "est seul contre tout le monde".
"Il déclenche une guerre que l'Amérique n'est pas capable de mener toute seule. C'est notre chance", a-t-il jugé.
"La Commission européenne a reçu un mandat" pour riposter et négocier "je crois que personne ne conteste ce mandat unique", a indiqué Michel-Édouard Leclerc, estimant que les "normes" européennes vont pouvoir "servir". "On va les appliquer aux Gafa, aux mouvements financiers. On va taxer ces flux-là", a-t-il prédit.
"La relation transatlantique, ce n'est pas que du fric"
Le dirigeant s'est toutefois dit "déçu" des annonces américaines "parce qu'on était tous amoureux de l'Amérique". "Trump avec son brutal power casse ce qui faisait qu'on aimait l'Amérique, le mythe, le soft power… Ce pour quoi on reçoit les acteurs à Deauville ou à Cannes. (...) La relation transatlantique, ce n'est pas que du fric", a-t-il expliqué.
Michel-Édouard Leclerc a d'ailleurs indiqué qu'il aimerait que ses fournisseurs qui "produisent en France des produits de marques américaines" prennent leur téléphone "pour appeler Washington et dire: 'Nous, on est aimés ici. Nous Mcdo, nous Coca-Cola, on ne fait pas partie de la négociation parce qu'on produit en France mais on aimerait que vous compreniez, vous administration républicaine, que vous êtes en train de casser pour une histoire de fric une relation de très long terme entre l'Europe et l'Amérique".
Il s'est en revanche dit opposé au boycott de produits américains: "C'est nul, on va vers l'escalade, ça ne mène à rien", a-t-il dit.