Droits de douane: le homard peut-il réconcilier Donald Trump avec l'Union européenne?

Et si l'Union européenne concluait un accord commercial avec les États-Unis grâce aux homards? Comme en 2020, l'UE pourrait exempter les homards américains de droits de douane, dans le but d'obtenir plus de souplesse de la part de Donald Trump.

Le homard, juge de paix entre les États-Unis et l'Europe? Dans le cadre des négociations en cours sur les droits de douane, l'Union européenne entend bien jouer une carte spéciale: selon les informations du Financial Times, Bruxelles réfléchit à exempter de droits de douane les importations de homards américains. Une concession qui pourrait adoucir la position de Donald Trump dans les discussions.

Car il faut savoir que le président américain tient beaucoup aux homards. Pour comprendre, il faut remonter à la fin du premier mandat de Donald Trump. À l'époque, le locataire de la Maison Blanche mène déjà une guerre commerciale et l'Union européenne est ciblée par des droits de douane.

Dans le cadre des tractations, l'UE accepte de supprimer ses tarifs douaniers de 8% sur les importations de fruits de mer. En échange, Trump accepte de réduire de moitié les droits de douane qu'il avait imposés sur les exportations européennes.

Un accord qui arrive à son terme fin juillet

Mais alors pourquoi le président américain était-il si attaché aux homards? Est-ce son plat préféré? C'est sans doute plutôt pour des raisons électorales. En 2020, Donald Trump espérait se faire réélire à la Maison Blanche. Et pour cela, il comptait bien sur le vote des électeurs du Maine, l'État qui produit le plus de homards aux États-Unis.

Une stratégie qui s'est toutefois révélée infructueuse car le candidat républicain n'a pas remporté la majorité des voix et n'a obtenu qu'un grand électeur sur quatre dans ce petit État du nord-est du pays.

Mais l'accord signé en 2020 entre l'UE et les États-Unis sur les crustacés arrive à son terme le 31 juillet. L'Europe envisage de le prolonger, selon deux responsables européens au Financial Times, comme un acte de bonne volonté envers Donald Trump alors que les deux camps négocient toujours un accord commercial.

"Faire preuve de beaucoup de créativité"

"Je suis tout à fait favorable à sa prolongation", a également déclaré Bernd Lange, président de la commission du commerce du Parlement européen.

"Nous devons faire preuve de beaucoup de créativité pour examiner également ce qui, dans l'esprit de nos homologues américains, pourrait être considéré comme injuste."

Reste à savoir si le président américain tient toujours autant à ce crustacé. En 2024, les exportations américaines de homards avaient atteint 69,2 millions d'euros, soit un quart du marché européen.

Marine Cardot avec Yohan Delerat