Droits de douane américains: Londres se dit "déçu" mais n'envisage pas de contre-mesures immédiates

Le Royaume-Uni n'entend pas mettre en place de contre-mesures immédiates ciblant les Etats-Unis après l'entrée en application mercredi des droits de douanes supplémentaires de 25% promis par Donald Trump sur les importations américaines d'acier et d'aluminium du monde entier, a indiqué mercredi le gouvernement. "Nous nous concentrons sur une approche pragmatique et négocions rapidement un accord économique plus large avec les États-Unis afin d'éliminer les droits de douane supplémentaires", a déclaré le secrétaire d'Etat britannique au Commerce, Jonathan Reynolds, dans un communiqué, jugeant "décevant" l'application de ces nouvelles taxes.
"Nous garderons toutes les options sur la table et n'hésiterons pas à réagir dans l'intérêt national", a-t-il aussi souligné, disant soutenir la demande d'enquête formulée par l'industrie sidérurgique du pays auprès de l'organisme britannique chargé d'enquêter sur les pratiques commerciales déloyales, la Trade Remedies Authority.
Les droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte immédiate de l'Union européenne, qui prévoit de taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.
Un plan de soutien pour l'industrie sidérurgique
Londres mise de son côté sur la signature d'un accord commercial avec les Etats-Unis après les déclarations en ce sens de Donald Trump lors d'une visite de Keir Starmer fin février à Washington. Il avait alors promis qu'en cas de "véritable accord commercial" entre les deux pays, "les droits de douane ne seraient pas nécessaires". Selon un compte rendu de Downing Street, les deux dirigeants se sont félicités lundi lors d'une conversation téléphonique de l'avancée du dossier.
"Nous garderons la tête froide dans notre approche à l'égard de tout droit de douane éventuel", avait affirmé mardi un porte-parole de Keir Starmer.
Le gouvernement britannique a par ailleurs annoncé mi-février un plan de soutien pouvant atteindre 2,5 milliards de livres (3 milliards d'euros) pour protéger son industrie sidérurgique, face aux taxes américaines.
Les Etats-Unis importent environ la moitié de l'acier et de l'aluminium qu'ils utilisent. S'ils restent parmi les principaux producteurs mondiaux, l'industrie sidérurgique américaine est en perte de vitesse, confrontée à la concurrence venue d'Asie mais aussi du Canada. La Grande-Bretagne a exporté en 2023 environ 10% de son acier vers les Etats-Unis, pour près de 400 millions de livres (480 millions d'euros).