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Donald Trump menace de reprendre le contrôle du canal de Panama

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Le président panaméen a rejeté les menaces de Donald Trump, qui a déclaré que les États-Unis reprendraient possession du canal de Panama si le pays ne garantissait pas un fonctionnement "sûr" et "fiable".

Le président du Panama a rejeté dimanche la menace du président américain élu, Donald Trump, de reprendre le contrôle du canal de Panama, cette voie de passage entre l'océan Atlantique et l'océan Pacifique, cruciale pour le commerce mondial.

"Le canal n'est contrôlé, directement ou indirectement, ni par la Chine, ni par la Communauté européenne, ni par les États-Unis ni tout autre puissance. En tant que Panaméen, je rejette fermement toute expression qui déforme cette réalité", a déclaré le président panaméen José Raúl Mulino, dans une vidéo sur son compte X (ex-Twitter), sans mentionner explicitement Donald Trump.

Benaouda Abdeddaïm : Canal de Panama, menace américaine - 23/12
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Cette déclaration fait suite à la menace proférée samedi par ce dernier sur son réseau Truth Social. "Notre marine et notre commerce sont traités de manière particulièrement injuste (...) Les droits (de passage) que font payer le Panama sont ridicules", a déclaré le républicain, qui doit succéder le 20 janvier au démocrate Joe Biden. "Cette arnaque totale de notre pays cessera immédiatement", a-t-il promis.

Accord de 1997

Le contrôle du canal de Panama, achevé par les États-Unis en 1914, a été entièrement rendu au pays d'Amérique centrale en 1999, en vertu d'un accord signé par le président démocrate Jimmy Carter en 1977. "C'était seulement au Panama de le gérer, pas à la Chine ou à qui que ce soit d'autre", a écrit Donald Trump samedi.

"Nous ne le laisserions ni le laisserons JAMAIS tomber entre de mauvaises mains!", a affirmé Donald Trump.

Si le Panama n'est pas en mesure de garantir "le fonctionnement sûr, efficace et fiable" de cette voie maritime, "nous exigerons alors que le canal de Panama nous soit restitué, en totalité, et sans discuter", a-t-il poursuivi. Le président panaméen a répondu en exigeant le "respect" de son pays et a assuré que "chaque mètre carré du canal de Panama et de ses zones adjacentes appartient au Panama et continuera à lui appartenir". "La souveraineté et l'indépendance de notre pays ne sont pas négociables", a-t-il ajouté.

"Une infraction"

"Toute tentative" de mettre fin à la gestion du canal par le Panama est "une infraction", a en outre jugé sur Instagram un ancien président du pays, Martín Torrijos (2004-2009). Malgré les déclarations de Donald Trump, José Raúl Mulino espère avoir "une relation bonne et respectueuse" avec la future administration américaine, pour aborder les sujets comme l'immigration clandestine ou le trafic de drogue.

J. Br. avec AFP