D'Oxford à Cambridge, le Royaume-Uni veut bâtir la Silicon Valley de l'Europe

C’est un projet très ambitieux que vient de dévoiler la ministre britannique des Finances. Dans un discours particulièrement attendu, elle a présenté sa vision d’une Silicon Valley européenne qui s'étendrait d’Oxford à Cambridge. Deux villes situées au nord de la capitale qui abritent des universités de renommée internationale.
Rachel Reeves veut faire de cette zone le plus grand hub scientifique et technologique du Vieux continent. "Nous sommes à l’avant-garde de certains des développements les plus passionnants au monde, comme l’intelligence artificielle", a-t-elle rappelé.
"Pendant trop longtemps, nous avons eu de faibles attentes, accepté la stagnation et le risque du déclin. Nous pouvons faire beaucoup mieux."
Rachel Reeves veut attirer les investisseurs et créer plus d'emplois. Le "potentiel énorme" du pays a trop longtemps été freiné selon elle.
Un "corridor de croissance"
C’est le ministre des Sciences, Sir Patrick Vallance, qui supervisera le projet qui devrait rapporter 78 milliards de livres à l'économie britannique d’ici 2035. Lui aussi se montre très enthousiaste.
"Le Royaume-Uni possède tous les ingrédients pour reproduire le succès de la Silicon Valley, mais il est depuis trop longtemps limité par le court-termisme et l’absence de direction", dit-il.
Priorité: le développement de la région. Le gouvernement voit dans l’axe Oxford-Cambridge un "corridor de croissance" s’étendant sur plus de 100 kilomètres. Sauf qu’aujourd’hui, ces deux villes font partie des plus chères du pays et manquent de logements.
La ministre des Finances veut les rendre attractives. Elle prévoit l’amélioration des liaisons ferroviaires pour réduire les temps de trajet, et la construction de milliers de logements.
Il faut attirer du monde et ces aménagements devraient, selon la ministre, donner envie aux talents et aux entrepreneurs s’installer et de "rapidement pouvoir se mettre au travail".
Stimuler l’innovation
Pour ce qui est de l’innovation, le gouvernement veut favoriser la collaboration entre le secteur privé et les universités d’Oxford et de Cambridge pour améliorer la recherche. Pour attirer les talents et simuler la création de startup et d’entreprises innovantes, les travaillistes mettent l’accent sur les incitations fiscales.
Pour ce qui est de la question centrale de la réglementation, la ministre des Finances veut un cadre "attractif, stable et prévisible" pour encourager les investissements étrangers dans les secteurs technologiques.
Mark Zuckerberg avait pointé du doigts la réglementation européenne en matière d’IA, raison pour laquelle selon lui le contient est à la traîne. Mais le Royaume-Uni a, lui, plus de marge de manœuvre que les États membres.