Conflit Trump-Musk: Thierry Breton estime qu'on "ne peut pas être en même temps chef d'entreprise et politique"

La violente rupture entre Donald Trump et Elon Musk, jusqu'à présent proches alliés, pourrait entraîner de lourdes conséquences politiques et économiques. "On va de sidération en sidération", a réagi ce vendredi soir l'ex-commissaire européen Thierry Breton sur le plateau de BFMTV. "Contrairement à ce qu'on a dit, Donald Trump n'était absolument pas préparé, avec son environnement, à ce deuxième mandat", a-t-il affirmé.
"Donald Trump ne connaît Elon Musk que depuis quelques mois", a souligné l'ancien commissaire européen au Marché intérieur, évoquant un "virage dans la campagne" présidentielle américaine lorsque le patron de Tesla et SpaceX s'est rangé aux côtés de Donald Trump à l'été 2024. Elon Musk a alors mis "à la disposition de Donald Trump son réseau, son influence, son argent". La rupture entre les deux alliés est "un moment tout à fait inédit aujourd'hui aux États-Unis", mais "on en aura d'autres", a poursuivi Thierry Breton.
"Il y en aura d'autres"
"Le message pour nous, Européens, c'est que nous devons […] continuer à travailler à une Europe puissance […] qui se fait entendre, quels que soit les aléas de la politique américaine, et il y en aura d'autres", a estimé l'ex-commissaire européen, appelant à rester "forts" dans "les négociations […] qu'on nous impose", évoquant les surtaxes douanières imposées par l'administration Trump.
"Elon Musk est un chef d'entreprise, on a vu qu'il n'était pas un politique […]. On ne peut pas être en même temps chef d'entreprise et politique, c'est peut-être aussi une grande leçon", a avancé Thierry Breton.
Lors d'un point presse de la Commission européenne ce vendredi, sa porte-parole Paula Pinho a souri en déclarant qu'Elon Musk était le "très bienvenu" en Europe. Son collègue Thomas Regnier a embrayé plus sérieusement en soulignant que "tout le monde" était "le bienvenu pour démarrer" son activité "et s'implanter au sein de l'UE".
"L'Europe est un continent ouvert, les chefs d'entreprise y sont les bienvenus, à partir du moment où ils respectent nos règles", a toutefois estimé Thierry Breton. "Ces règles font qu'on ne fait pas une usine n'importe comment en Europe, on n'opère pas un réseau social systémique, qui a plus de 45 millions d'utilisateurs, n'importe comment non plus", a-t-il affirmé à l'intention d'Elon Musk.