Chine: la croissance du PIB a fortement ralenti au deuxième trimestre, à +4,7%

La Chine a vu sa croissance économique se tasser au deuxième trimestre à 4,7% sur un an, à un rythme bien inférieur aux attentes d'analystes, dans un contexte de crise de l'immobilier, de consommation en berne et d'incertitudes économiques. Ces chiffres sont publiés par le Bureau national des statistiques (BNS) le jour où s'ouvre à Pékin une réunion au sommet autour du président Xi Jinping et qui devrait faire du soutien à l'économie une priorité.
Le rythme de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Chine sur la période entre avril et juin est inférieur à celui du premier trimestre (5,3%). Un groupe d'experts interrogés anticipaient 5,3% au deuxième trimestre. Eminemment politique et sujet à caution, le chiffre officiel du PIB n'en reste pas moins très scruté, compte tenu du poids du pays dans l'économie mondiale. Par rapport au premier trimestre, comparaison plus fidèle de la conjoncture, le PIB a plus fortement ralenti (+0,7%).
Reprise disparate entre les secteurs d'activité
Pékin s'est fixé cette année un objectif "d'environ 5%", loin des progressions à deux chiffres des dernières décennies, au moment où une crise plombe le secteur de l'immobilier. Un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient l'activité, la reprise post-Covid tant espérée a été brève et moins robuste qu'escompté. Elle bute notamment sur une confiance morose des ménages et des entreprises dans un contexte d'incertitudes, ce qui pénalise la consommation.
En juin, les ventes au détail, principal indicateur des dépenses des ménages, ont fortement ralenti (+2% sur un an), le plus fort tassement depuis décembre 2022. La production industrielle a suivi la même tendance en juin (+5,3% sur un an), après une hausse de +5,6% le mois précédent. Les estimations de Bloomberg anticipaient toutefois un ralentissement plus prononcé (+5%).
La reprise est disparate, avec des secteurs qui en bénéficient, comme par exemple les services, portés par le retour des clients dans les restaurants, les transports et les lieux touristiques. D'autres restent à la peine, notamment l'immobilier, qui a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine et constituait un important vivier d'emplois. Les principales villes de Chine ont ainsi de nouveau enregistré en juin une baisse des prix de l'immobilier sur un an. Sur 70 villes qui composent l'indicateur officiel de référence, 68 étaient ainsi concernées (contre 67 en mai, signe de dégradation de la situation), selon les chiffres du BNS. Il s'agit d'un record.