"C'est l'effondrement de notre dignité": un navire de guerre de 5.000 tonnes s'est effondré en Corée du Nord sous les yeux de Kim-Jong Un et de sa fille

Un "acte criminel" entachant la “dignité de l’Etat” déplore le dirigeant nord-coréen. Mercredi, lors de cérémonie de lancement d’un nouveau navire de guerre dans le port de Chongjin, dans le nord-est du pays, rien ne se passe comme prévu. Le toboggan de lancement de la poupe se détache, ce qui déséquilibre le navire, endommageant la coque. Résultat le destroyer de 5.000 tonnes gît sur le flanc, selon des responsables militaires sud-coréens, après observation d'images satellite.
La scène s’est déroulée sous les yeux du dirigeant et de sa fille Ju-ae, considérée comme appelée à lui succéder. L'accident semble s'être prooduit devant une foule nombreuse, accentuant l'humiliation du dirigeant.
Ce sont des images satellites qui ont révélé l'ampleur de cet accident survenu dans le chantier naval de la marine nord-coréenne. Sur la photo, on peut y voir le navire de 5.000 tonne sur le flanc et recouvert d'une immense bâche bleue.

Le navire a été fabriqué dans le pays. Kim-Jong Un dénonce "acte criminel causé par une négligence absolue". Il promet de traduire les fonctionnaires responsables en justice pour cette atteinte à "l’autorité et au prestige du régime".
Selon le Guardian, la perte d'équilibre a entraîné un écrasement des sections du fond du navire et rayé la coque. L'eau de mer s'écoulerait dans la partie arrière, selon un rapport le rapport de Pyongyang.
Le dirigeant a par ailleurs ordonné la réparation du destroyer avant la grande réunion du parti le mois prochain. Délai impossible à respecter estiment les spécialistes.
Moderniser la flotte
Kim-Jong Un le vit d’autant plus comme un échec qu’il a promis de moderniser sa flotte navale en réponse à la menace que représentent, selon lui, les Etats-Unis et la Corée du Sud. Les deux pays ont multiplié les exercices militaires conjoints en réponse à l'avancée du programme nucléaire nord-coréen.
Ce bâtiment était présenté comme un symbole de maîtrise technologique et de puissance. La plupart des navires du pays datent de l'ère soviétique.
La quasi-totalité de l’arsenal nord-coréen est basé sur terre, et donc plus facilement détectable. Pyongyang veut augmenter ses capacités offensive et défensive, ainsi que l'imprévisibilité de sa puissance de feu.
À la tête d'un pays confronté à de graves difficultés économiques, Kim Jong-Un, mise sur les avancées militaires pour démontrer la grandeur de la nation et par là même, il l’espère, remonter le moral de ses citoyens.
Technologie russe
La Russie soutient Pyonyang dans la modernisation de sa flotte. On ignore le nom du destroyer endommagé mais il s’agirait d'un modèle similaire à celui dévoilé le mois dernier, baptisé Choe Hyon, du nom d’un célèbre combattant nord-coréen de la guérilla pendant la colonisation japonaise.
Ce navire de guerre, le plus imposant dont dispose le pays, est conçu pour transporter des missiles balistiques et de croisière à capacité nucléaire. Et d’après plusieurs experts sud-coréens il a été conçu grâce à un partage de technologie de la part de Moscou.
La coopération militaire et stratégique entre les deux pays ne cesse de s’intensifier. Particulièrement depuis de début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine il y a 3 ans.
En juin dernier, les deux dirigeants ont signé un partenariat stratégique comportant une clause d’assistance mutuelle. Depuis Pyonyang a envoyé environ 15 000 soldats, des millions d'obus et des dizaines de missiles balistiques en Russie.