Bourse de Tokyo: l'indice Nikkei a décollé de 28,2% en 2023, un record depuis 2013

L'indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a signé une progression de 28,2% en 2023, sa meilleure performance annuelle depuis dix ans, grâce à divers facteurs dont la baisse du yen et un retour en grâce auprès d'investisseurs étrangers. Le Nikkei n'a cependant pas brillé vendredi (-0,22% à 33.464,17 points), tandis que l'indice élargi Topix a lui légèrement progressé (+0,19% à 2.366,39 points).
La Bourse de Tokyo ne rouvrira que jeudi prochain, après la traditionnelle longue pause du Nouvel An au Japon. A l'inverse, la Bourse de Hong Kong a vécu une quatrième année de déclin (-14% environ), lestée notamment par les espoirs déçus d'une reprise économique chinoise vigoureuse et les tensions géopolitiques persistantes qui ont détourné des investisseurs étrangers des marchés chinois. Son indice Hang Seng était en légère baisse vendredi vers 06H35 GMT (-0,14% à 17.019,46 points).
L'une des alternatives à la Chine pour les investisseurs internationaux a été le Japon, redevenu attractif avec la faiblesse du yen, qui gonfle aussi artificiellement les bénéfices des entreprises nippones réalisés à l'étranger. Il y a notamment eu un effet Warren Buffett au printemps, quand le célèbre investisseur américain, qui parie depuis 2020 sur plusieurs sociétés japonaises, a réaffirmé sa confiance dans le marché nippon. Autre effet dopant, les entreprises japonaises ont accéléré leurs efforts pour mieux rémunérer leurs actionnaires et gagner elles-mêmes en efficacité (plus de dividendes et de rachats d'actions, des réformes structurelles et moins de participations croisées).
La fin de la "mentalité déflationniste" ?
La Bourse de Tokyo a aussi été fondamentalement soutenue cette année par les espoirs d'un véritable changement de logiciel économique au Japon, avec la probabilité accrue d'une inflation durable nourrie par des hausses de salaires dynamiques, selon Naoki Kamiyama, chef stratégiste chez Nikko Asset Management. Si les négociations salariales au printemps prochain "donnent au marché suffisamment de confiance dans la possibilité que les hausses de salaires puissent être soutenues à long terme, cela pourrait aider le Nikkei à grimper nettement au-delà des 33.000 points et vers les 35.000 points", a prédit Naoki Kamiyama dans une note publiée ce mois-ci.
"Nous pensons que 2024 peut être l'aube d'une nouvelle ère" pour le marché japonais si la "mentalité déflationniste" des consommateurs et des entreprises nippones, ancrée depuis les années 1990, disparaît pour de bon, ont aussi estimé des analystes de UBS SuMi Trust Wealth Management dans une récente note.
La poursuite de l'embellie de la Bourse de Tokyo en 2024 devrait davantage dépendre de catalyseurs internes au Japon car "l'économie mondiale et le yen devrait offrir moins de soutien" qu'en 2023, selon ces mêmes analystes.