Accord Italie-Albanie: Giorgia Meloni salue "un modèle à suivre"

Un an après la signature de l’accord entre Rome et Tirana, Giorgia Meloni se félicite. La cheffe du gouvernement italien se dit "fière que l’Italie soit devenue un modèle à suivre". "C'est une voie nouvelle, courageuse, inédite, mais qui reflète parfaitement l'esprit européen et est en règle pour être entreprise aussi par d'autres pays hors de l'UE", a-t-elle déclaré.
Satisfaction de la dirigeante mais colère de l'opposition italienne. Cet accord "viole le droit d’asile inscrit dans la Constitution", accuse le Parti démocrate. Il y a aussi le coût du projet qui fait réagir dans le pays. La construction des deux centres de rétention a été facturée 65 millions d'euros à l'Italie, c’est deux fois ce qui était prévu. Durant les cinq prochaines années, l'accord coûtera à Rome 160 millions d'euros par an.
"Les 800 millions d'euros pour ces centres de rétention auraient pu être dépensés pour la santé, mais au lieu de cela, Giorgia Meloni les utilise pour prétendre qu'elle apporte des solutions", a fustigé Elly Schlein, la leader de l'opposition.
"L'Albanie est notre patrie et l'Europe est notre avenir"
Pour l’Albanie c’est une occasion de se rapprocher de l’Europe… Quelques heures avant l’arrivée des premiers migrants sur son territoire, le pays a officiellement ouvert son premier grand chapitre de négociations vers une adhésion à l’Union européenne. L’Albanie est candidate depuis 2014. Elle doit s’engager sur la voie d’importantes réformes concernant l’Etat de droit. Lors de sa dernière évaluation, l’an dernier, la Commission restait préoccupée par la corruption au sein de l’Etat.
A sa tête se trouve le président Edi Rama. C’est avec lui que Giorgia Meloni a développé l’accord controversé. Le socialiste à la politique néolibérale, dirige le pays depuis 2013 et il a une obsession : intégrer l’UE. "L'Albanie est notre patrie et l'Europe est notre avenir", répète-t-il régulièrement dans ses interviews, assumant pleinement de paraphraser Mitterrand.
"Tirer les leçons de cette expérience"
Keir Starmer est "très intéressé" par ce projet disait Giorgia Meloni, en septembre, lors de leur rencontre. Le premier ministre britannique, qui ne confirme pas, avait dénoncé puis mis un terme à un accord similaire passé par les conservateurs avec le Rwanda. Ursula von der Leyen promet, pour sa part, de "tirer les leçons de cette expérience". La présidente de la Commission est sous pression d’une grande partie des 27 sur cette question. Au printemps, une quinzaine d'Etats membres avaient envoyé une lettre à Bruxelles lui demandant d’aller "plus loin" en termes de politique migratoire et citant en exemple le modèle italien.
Hier la Grèce, par la voix du ministre des Migrations et de l'Asile, a dit vouloir privilégier "une solution européenne" estimant que "les accords bilatéraux ne mèneront nulle part". Un durcissement de la politique migratoire était au cœur de la réunion des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne la semaine dernière… Le sujet sera aussi au centre du sommet qui début aujourd’hui.