27 ans de prison pour l'ex-président brésilien: après avoir imposé au pays les plus forts droits de douane du monde, Trump promet de frapper plus fort l'économie brésilienne

Les États-Unis vont répondre "en conséquence" à cette "chasse aux sorcières". C'est la menace de l'administration américaine, par la voix du secrétaire d'Etat américain Marco Rubio.
Depuis des mois, ce dossier est une épine dans le pied de Donald Trump, qui a fait tout ce qui était en son pouvoir pour protéger son ami et allié Jair Bolsonaro et lui éviter une condamnation: il a révoqué les visas des juges qui suivaient l’affaire, il a menacé le gouvernement brésilien, il est allé jusqu’à imposer des droits de douane de 50%, les plus élevés au monde, pour essayer de tordre le bras à la justice brésilienne.
Rien n’y a fait: l’ancien président bresilien a été bel et bien reconnu coupable et été condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'Etat. Selon le tribunal il a guidé une "organisation criminelle" qui a conspiré pour assurer son "maintien au pouvoir" après sa défaite dans les urnes. Un verdict qui a été perçu comme un crime de lèse majesté pour l’administration américaine.
Les Brésiliens résistent aux pressions
"Les menaces" comme celle du secrétaire d'Etat américain Marco Rubio "n'intimideront pas notre démocratie" a martelé la diplomatie brésilienne après les dernières pressions américaines.
Pourtant, la pression était immense. Les Etats-Unis sont le deuxième partenaire commercial du Brésil après la Chine, ils représentent près de 20% des importations brésiliennes. Les droits de douane de 50% auront donc évidemment un impact énorme sur l'économie brésilienne: selon les premières estimations, les mesures de rétorsion de Donald Trump vont engendrer une baisse directe de 0,15% du PIB en 2025 et de 0,3% en 2026.
Des profondes divisions politiques
Mais au delà des conséquences économiques, l'affaire Bolsonaro a aussi des répercussions politiques et sociales. Le procès à l'encontre de l'ancien président a profondément divisé la population: le 7 septembre, jour de la fête de l’indépendance, les traditionnelles manifestations patriotiques ont souvent été remplacées par des défilés pour ou contre Bolsonaro, avec une radicalisation très nette des opinions et deux parties du pays qui semblent désormais irreconciliables.