INFOGRAPHIES. Retraites: après deux semaines de grève, la mobilisation a-t-elle faibli?

Un manifestant à Paris, le 19 décembre 2019. - Lionel BONAVENTURE / AFP
615.000: c'est le nombre de manifestants recensés en France par le ministère de l'Intérieur mardi 17 décembre lors de la troisième journée de mobilisation nationale contre le projet de réforme des retraites. Un mouvement moins populaire que le 5 décembre (800.000 manifestants selon cette même source) mais bien plus nombreux que lors de la manifestation du 10 (340.000).
Ce regain est visible également avec les chiffres des syndicats: 1,5 million de manifestants le 5 décembre, 885.000 le 10 et finalement 1,8 million le 17. On constate cette reprise de la mobilisation dans les principales villes françaises, comme l'illustre l'infographie ci-dessous.
Découvrez l'évolution des taux de grévistes dans la fonction publique, l'éducation nationale...
Cette tendance se renforce lorsqu'on regarde le taux de grévistes par corps de métier. Cheminots, membres de la fonction publique, enseignants: tous se sont largement mobilisés au premier jour de grève le 5 décembre. Ils étaient cependant beaucoup moins présents par la suite selon les chiffres de la SNCF et des ministères, dont le décompte est néanmoins régulièrement contesté par les syndicats.
Seuls les agents EDF dérogent à la règle, avec une mobilisation plus ou moins stable les 10 et 17 décembre, comme le montre l'infographie ci-dessous.
Les conducteurs mènent le mouvement à la SNCF
Même s'ils sont mobilisés quotidiennement depuis le 5 décembre, les cheminots illustrent le ralentissement progressif du mouvement, avec là encore un regain le 17 décembre. Si on regarde plus précisément le taux de grévistes au sein de la SNCF, on s'aperçoit que trois professions mènent la contestation: les aiguilleurs, les contrôleurs et surtout les conducteurs. Une large majorité d'entre eux sont toujours mobilisés. En revanche, chez les contrôleurs et les aiguilleurs, le nombre de grévistes baisse de plus en plus vite.
La grève actuelle à la SNCF est cependant en train de devenir l'une des plus longues des 25 dernières années. Prolongée ce vendredi 20 décembre, elle devrait continuer ce vendredi et ce week-end, faisant ainsi d'elle le troisième plus long mouvement, depuis les 22 jours de grève de 1995.
Cette durée est d'autant plus impressionnante que plusieurs mouvements des 25 dernières années étaient étalés sur plusieurs mois. En 2018, les cheminots avaient certes fait grève pendant 36 jours mais leur action avait été répartie entre les mois les mois d'avril, mai et juin.
Il faut en fait remonter remonter aux années 1990 pour voir des mouvements durer autant de jours d'affilée (grèves de 1998, de 1995). Il reste cependant encore de la marge pour égaler le record de 1986, lorsque le conflit avait duré 28 jours, sans trêve à Noël.